
Réforme du label ISR : promesses tenues sur les fossiles, mais des défis persistent / iStock.com - Dilok Klaisataporn
Des fonds mieux alignés sur la transition écologique
L'objectif du label ISR (Investissement socialement responsable) est de garantir des placements compatibles avec les enjeux de durabilité et de réduction de l'empreinte carbone. Il intègre les critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) dans les prises de décisions et exclut le financement d'un certain nombre d'activités polluantes. La réforme, accueillie en mars 2024 avec enthousiasme par les acteurs de la finance durable, visait à durcir les critères d'attribution du label afin de renforcer sa crédibilité. Plus exigeant sur les placements responsables, il exclut notamment les entreprises dont plus de 5 % du chiffre d'affaires provient de l'exploitation d'hydrocarbures non conventionnels (tels que le charbon). La 5e édition de l'étude annuelle Epsor (fintech spécialisée en épargne salariale) a publié en mars ses conclusions sur l'impact observé après un an d'application, en s'appuyant sur cinq indicateurs : notation ESG, part du CA des entreprises luttant contre le changement climatique, empreinte carbone des fonds, exposition aux énergies fossiles non conventionnelles, exposition aux OGM, pesticides et huile de palme.
Une diminution de 10 % en un an de l'empreinte carbone
Sur les 816 fonds étudiés, 24 % sont labellisés ISR (soit 197 fonds). Les résultats de l'étude montrent un réel alignement du nouveau label ISR avec l'ambition initiale, même s'il reste une marge de progression. La note moyenne obtenue par les fonds labellisés est de 68,2/100, soit une hausse de 6 points par rapport à l'année précédente. Il s'agit de la note climat la plus élevée des études Epsor réalisées depuis cinq ans. En passant de 705 à 629 tonnes de CO2 équivalent par million d'euros investis, les fonds ISR affichent une diminution de leur empreinte carbone d'environ 10 %. L'écart se creuse avec les fonds non labellisés, qui affichent un score de 59,3/100, soit un déficit de 8,9 points par rapport aux fonds labellisés. Il s'agit d'un écart record jamais observé. De même, la note en matière de risque ESG (qui doit être la plus faible possible) est de 17,02 pour les fonds labellisés contre 18,46 pour les fonds non labellisés. Fin 2024, seuls 14 % des fonds labellisés ISR étudiés étaient encore exposés à au moins une entreprise liée aux énergies fossiles non conventionnelles, contre 49 % début 2024. En passant de 2,97 % à 0,67 % de la totalité des portefeuilles, leur exposition a été en moyenne divisée par 4,4. Les fonds non labellisés obtiennent, quant à eux, un score de 57 %. L'étude a également classé les fonds les plus engagés... et ceux qui le sont moins. Trois entreprises se distinguent en occupant le haut du classement pour les fonds labellisés ISR : Sycomore Fund Sustainable Tech, BNP Paribas Green Tigers et Amundi Valeurs Durables. En revanche, avec un score impact moyen de 63,6/100 (soit 5 points de moins que les fonds labellisés), 70 fonds ont perdu leur label ISR en 2024. Parmi eux, 41 % sont exposés aux énergies fossiles non conventionnelles. TotalEnergies figure parmi les mauvais élèves, en ne détenant qu'un seul fonds ISR fin 2024 (contre 20 % des fonds en 2023).
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