A Paris comme dans les métropoles régionales, les logements disposant d’espaces verts restent très recherchés. Et quand on fait appel à un paysagiste, la valeur à la revente tend à s’envoler.
Sa mission principale, le cabinet d’architecte-paysage Terrasse et Jardin de Paris la définit comme la création de beaux espaces verts qui se doivent avant tout d’être pratiques et faciles d’usage. Une question qui tient principalement à la qualité de vie mais qui n’empêche pas d’avoir également en tête l’idée de faire une bonne affaire. Certes, les coûts de création et d’entretien de ces terrasses et jardins sont loin d’être négligeables. Sur ses chantiers, l’enseigne les estime en moyenne autour de 800 €/m² pour les interventions limitées et 1950 €/m² pour quelque chose de plus ambitieux, totalement équipé, sans oublier 600 à 700 euros par jour d’entretien. Il n’empêche, ces espaces verts sont tellement rares que lorsqu’ils sont optimisés, ils déclenchent souvent un coup de cœur chez les acheteurs potentiels pour valoriser le logement à un prix sensiblement supérieur à celui du marché.
«Cela nous arrive effectivement très régulièrement d’avoir des clients qui refont leur jardin ou leur terrasse avec l’idée d’en profiter un peu avant de revendre avec une confortable plus-value» , admet César Saint-Ouen, fondateur de Terrasse et Jardin de Paris. Du home staging végétal, en quelque sorte. Un réseau immobilier de luxe lui aurait d’ailleurs rapporté qu’en moyenne chaque euro investi dans ces aménagements d’espaces verts rapportait le double en plus-value. Et parfois bien plus, comme cela a été le cas pour cette maison de 360 m² avec 400 m² de terrain, située à Neuilly-sur-Seine (92). Achetée en 2021 pour près de 4,7 millions d’euros, elle a eu droit à 200.000 euros de travaux pour refaire tous les extérieurs. Deux ans plus tard, elle s’est revendue 6,2 millions d’euros...
Se préoccuper du vis-à-vis
«Ces espaces verts sont devenus un élément essentiel pour déclencher un coup de cœur chez les acheteurs, précise-t-il. Bien traités, ils permettent de vendre plus vite et plus cher.» Quels sont les éléments à traiter en premier lieu ? «La question du vis-à-vis est essentielle, estime César Saint-Ouen. S’il est trop présent, l’acheteur potentiel ne parvient pas à se projeter. Et c’est encore plus fort depuis le Covid. En second lieu, il y a le sol. On retrouve des dalles avec des gravillons remontant aux années 60 et lorsqu’on les remplace, cela change beaucoup l’espace.» En élément complémentaire, l’éclairage joue un grand rôle, dans ces espaces dont on profite surtout la nuit une bonne partie de l’année. Et cerise sur le gâteau, on peut en profiter pour équiper les lieux d’une installation musicale sans enceinte et bridée à des niveaux sonores ne perturbant pas les voisins.
Dans le cas de ces travaux effectués à Neuilly-sur-Seine , les améliorations se sont également accompagnées de la création d’une véranda et d’une terrasse qui ont permis de véritablement transformer l’atmosphère des lieux. Et petite touche ludique et originale supplémentaire, le propriétaire des lieux a réclamé l’installation d’un trou de golf pour lui-même et ses trois fils. Des éléments qui n’ont pas été étrangers à cette plus-value de près de 30% déduction faite des travaux. «Parfois, au-delà de la plus-value, nous sommes des accélérateurs de vente , estime César Saint-Ouen. Je me souviens d’une intervention plus réduite sur un appartement avec terrasse qui peinait à se vendre depuis 8 à 9 mois, trois semaines après notre passage, l’affaire était réglée. Nous n’y sommes peut-être pour rien, mais j’en doute.»
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