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Quand l’expulsion d’un imam prive près de 10 propriétaires de leur maison
information fournie par Le Figaro 22/05/2024 à 06:00

L’imam Mahjoub Mahjoubi détenait avec son épouse la société de construction Provence Villas. Son expulsion pour des prêches radicaux a entraîné l’arrêt des travaux et une situation compliquée pour ses clients.

« Vous n’avez pas fini d’entendre parler de Mahjoub Mahjoubi , cela va continuer .» L’imam Mahjoub Mahjoubi ne croyait pas si bien dire lorsqu’il a tenu ces propos au micro de BFM TV en mars dernier. L’imam du Gard accusé d’apologie du terrorisme et des prêches radicaux a été expulsé en février dernier. Et depuis, il n’a pas cessé de faire parler de lui. Et pas forcément là où on l’attendait.

Son expulsion a pénalisé des dizaines de propriétaires immobiliers qui ont signé un contrat avec Provence Villas. Quel est le rapport entre Provence Villas et l’imam Mahjoub Mahjoubi? La société est détenue à 49% par l’imam et à 51% par sa femme. L’imam avait été condamné en 2015 à une interdiction de gérer une entreprise. Provence Villas était donc officiellement dirigée par son épouse restée en France mais officieusement par lui. Et la société a laissé plusieurs maisons en construction inachevées après le renvoi de l’imam vers la Tunisie. Les travaux sont à l’arrêt.

500.000 euros de perdus

Keven, un infirmier hospitalier de 29 ans, en a fait les frais. Il avait signé un contrat en août 2022 pour une maison de 100 mètres carrés à Courthézon, dans le Vaucluse. Les travaux qui ont démarré en juin 2023 se sont déroulés sans problème jusqu’en novembre. Un câble EDF empêche alors les artisans de monter la charpente mais le problème a été résolu en mars. Sauf que l’imam avait déjà été expulsé. La charpente n’a évidement pas été montée, ni les menuiseries. L’infirmier assure avoir perdu 60.000 euros, ce que conteste l’imam. Pour ce dernier, Keven n’a pas perdu plus de 10.000 euros.

« Nous sommes les victimes collatérales de la décision de l’État d’expulser l’imam Mahjoubi », se plaint-il auprès du Parisien . Même son de cloche du côté de Claire, une quadragénaire, dont la maison ne compte pour le moment que les murs et le toit. « Nous avons versé 17.000 € pour les menuiseries et nous ne savons pas où est passé cet argent », s’inquiète-t-elle. Les victimes ont lancé une cagnotte Leetchi pour tenter d’obtenir de l’aide pour terminer enfin leurs travaux. Pour le moment, seuls 100 euros ont été récoltés. « Sans remettre en cause le bien-fondé de cette expulsion, nous nous retrouvons aujourd’hui la corde au cou suite à cette décision », expliquent les acquéreurs lésés dans la cagnotte. « Clients, artisans, fournisseurs. Entre l’argent avancé par les clients pour des travaux non réalisés et les artisans qui attendent d’être payés pour les travaux effectués, les victimes sont perdantes d’environ un demi-million d’euros en cumulé » assurent les victimes.

Quant à l’imam, il assure avoir payé « tous les fournisseurs et les artisans, sauf un électricien. Pas un centime n’est parti dans ma poche ni dans celles de ma famille, je me battrai pour faire valoir que je ne suis ni un escroc ni un voleur ». Il va demander le dépôt de bilan de la société en début de semaine. Le collectif, démuni, envisage une action en justice.

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