
Quelles sont les tendances en matière de crédits conso et immo ? ( Crédits photo: © momius - stock.adobe.com)
En 2024, 41,9 % des ménages détenaient au moins un crédit immobilier ou personnel. Un chiffre qui n'avait pas atteint un niveau aussi bas depuis 1989. Comment expliquer ce désamour des Français pour les crédits ?
41,9 % : le nombre de ménages qui détiennent un ou plusieurs emprunts a atteint son point le plus bas depuis plus de 35 ans selon les données de l'Observatoire des crédits aux ménages (OCM) publiées au début du mois de février 2025. Qu'il s'agisse de crédit immobilier ou de prêt à la consommation, les Français sont ainsi de moins en moins nombreux à faire appel à un financement bancaire. Comment expliquer un tel phénomène ?
La proportion de crédits immobiliers et conso au plus bas depuis 1989
En 2024, 41,9 % des ménages français détenaient au moins un emprunt bancaire, soit "un niveau inédit, le plus bas que l'Observatoire des crédits aux ménages (OCM) a constaté depuis plus de trente ans". En effet, cette statistique n'avait pas été atteinte depuis 1989. Le nombre de crédits à la consommation, incluant à la fois les prêts travaux, auto, moto ou personnels, a notamment chuté, passant de 24,9 % en 2020 à 20,9 % en 2023, pour finalement descendre à 19 % en 2024.
Le taux de détention des crédits immobiliers, de son côté, reste relativement stable, avec 29,7 % des ménages français qui détenaient un tel type de financement au cours de l'année 2024 selon l'Observatoire des crédits aux ménages. Une constance qui n'a pas empêché le nombre de ménages détenteurs d'un ou plusieurs prêts de baisser de plus d'un million depuis 2020. "Un rythme soutenu et en outre plus rapide que celui constaté durant de précédentes périodes de ralentissement économique" souligne l'OCM.
En 2024, environ 13 millions de ménages détenaient ainsi au moins un emprunt. La plupart d'entre eux remboursent uniquement les échéances liées à un crédit immobilier, à hauteur de 22,9 % des ménages. Les crédits à la consommation, de leur côté, représentent un total de 3,76 millions de ménages, soit 12,2 % d'entre eux. Enfin, 2,09 millions de ménages règlent des mensualités liées aux deux types de crédits, soit 6,8 % des ménages.
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Comment expliquer le désamour des Français pour les emprunts ?
Pour expliquer ce désamour des Français pour le crédit, l'Observatoire des crédits aux ménages fait état de "l'inquiétude sur la situation du marché de l'emploi". Un climat de nervosité qui décourage les ménages de réaliser des achats importants nécessitant d'obtenir un financement de la part d'une banque ou d'un établissement de crédit et qui pèse "sur la réalisation des projets de consommation". L'augmentation des taux d'intérêt au cours des dernières années peut aussi être avancée.
L'Observatoire des crédits aux ménages se veut néanmoins optimiste pour l'année 2025. En effet, selon l'analyse effectuée par l'OCM, le moral des Français s'améliore. Ils sont notamment 50,7 % à estimer que le poids de leurs mensualités était supportable ou très supportable en 2024, contre 49,9 % en 2023. Un "sentiment d'amélioration" qui pourrait encourager les ménages à reconsidérer leurs projets de souscription de crédits immobiliers ou personnels.
Les intentions de souscription sont d'ailleurs en hausse, avec 3,7 % de ménages envisageant de contracter un prêt à la consommation, et 3,1 % des ménages en matière de crédit immobilier. "La réalité d'un environnement politico-économique peu facilitateur" pourrait cependant jouer en la défaveur des ménages, et les empêcher de concrétiser leurs projets, qu'il s'agisse de devenir propriétaire de leur logement, d'investir dans l'immobilier ou d'acheter un nouveau véhicule.
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