L’un des 15 propriétaires du château de Saint-Cricq à Auch doit 96.000 euros de charges dont il ne s’est pas acquitté depuis 10 ans.
Le château de Saint-Cricq, à Auch, dans le Gers (32), est atypique. Cette demeure du 15e siècle a la particularité d’être divisée en 15 appartements, depuis qu’un promoteur en a fait l’acquisition en 2005. Jusque-là, le château était la propriété du Centre hospitalier d’Auch. L’un des propriétaires s’est volatilisé dans la nature il y a plusieurs années. Depuis, plus de son, plus d’image. Entre 2010 et 2022, il n’a payé aucune charge et doit ainsi plus de 96.000 euros. Sans compter 2000 euros de dommages et intérêts. En février dernier, un commandement à payer a été délivré mais il est resté lettre morte. Le propriétaire serait parti en Uruguay après le décès de sa fille, selon le président de l’association de Sauvegarde du patrimoine gascon, Cédric Davant-Lannes.
L’association syndicale libre des dépendances du château a saisi un cabinet d’avocat pour impayés, étant créancière pour le propriétaire d’un montant de près de 100.000 euros. Une partie du château sera donc mise aux enchères le 8 novembre à 10h30. Elle comprend des dépendances, un bout du terrain et un local à usage d’habitation de plus de 80 m². Contacté par Le Figaro , Cédric Davant-Lannes, le président de l’association de Sauvegarde du patrimoine gascon, qui estime la valeur du château à 800.000 euros, aurait voulu « le bien soit vendu dans sa totalité, étant donné l’état du monument. Aucun propriétaire ne vit sur place et l’édifice est saccagé en permanence ».
La survie du château menacée
La mise à prix de l’appartement est dérisoire: 3000 euros seulement. Reste « Dans l’appartement, les fils sont apparents, des voleurs ont pris tout le cuivre. 80 kilos de cuivre ont été volés dans le château, les planchers originaux et les tommettes ont été vendus », explique Cédric Davant-Lannes. Il faut avouer que l’édifice est en mauvais état. Une réhabilitation des lieux avait pourtant été prévue mais la procédure en cours ralentit les travaux lancés en 2005, relate La Dépêche du Midi . Depuis 2009, le chantier a été laissé en plan.
Le château est souvent la cible de vols, de dégradations, et d’explorations urbaines. Bien qu’il soit inscrit aux Monuments Historiques depuis 1925, sa survie est menacée. « Je suis un peu Don Quichotte, je me bats contre des moulins à vents. J’ai changé 12 fois la serrure du château et je suis parvenu à faire qu’il n’y ait pas de squatteurs mais là je renonce. La seule solution c’est de vendre le château . Là, vendre un appartement, c’est un leurre, une simple opération financière qui ne changera rien à l’état du château », assène Cédric Davant-Lannes.
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