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Logement: faut-il craindre une dégringolade de la construction?
information fournie par Le Figaro 18/05/2020 à 11:01

Les chantiers reprennent lentement mais sûrement (Crédits photo : Flickr - Alexandre Prévot )

Les chantiers reprennent lentement mais sûrement (Crédits photo : Flickr - Alexandre Prévot )

Le PDG de Nexity, Alain Dinin, s'attend à la construction d'une centaine de milliers de logements en moins d'ici 2021 du fait de la crise sanitaire.

Les chantiers reprennent lentement mais sûrement. Aujourd'hui, l'activité a redémarré pour près de 72% d'entre eux, a déclaré le ministre chargé du Logement Julien Denormandie dimanche au Grand Rendez-vous Europe 1/Cnews/Les Échos. Et pourtant, les inquiétudes grandissent au sein des professionnels.

Alain Dinin, revenu à la tête de Nexity, après le décès de Philippe Ruggieri qu'il avait nommé pour lui succéder, s'attend à au moins 100.000 nouveaux logements livrés en moins cette année. « Je ne crois pas à un retour à la normale avant la fin de l'année et je ne pense pas non plus que nous rattraperons le retard », affirme le patron du leader français du secteur (880.000 lots en gestion) au Journal du Dimanche. Un chiffre partagé par la présidente de la Fédération des promoteurs immobiliers et jugé « fiable » par Henry Buzy-Cazaux, spécialiste du secteur depuis près de 30 ans.

Plus de 451.000 permis de construction ont été délivrés, selon les derniers chiffres publiés par le gouvernement (nombre de logements cumulés sur 12 mois). Ces chiffres plus qu'honorables datent de janvier dernier et ne tiennent donc pas compte de la crise liée au Covid-19. En attendant, le PDG de Nexity donne ses prévisions et elles ont de quoi inquiéter. « En 2020, on va descendre en dessous de 300.000 (logements construits) et, en 2021, en dessous de 280.000. Le déficit continue de se creuser », affirme Alain Dinin.

Oublier «la France de propriétaires»?

D'ordinaire, la cible des promoteurs est les maires, jugés frileux à l'idée de construire de nouveaux logements surtout en période électorale. Or, le Covid-19 a empêché la tenue du second tour des municipales. Les professionnels réclament une organisation « rapide » de ces élections mais appellent surtout le gouvernement à mettre en œuvre le plan de relance promis par le ministre chargé du logement.

Dans leur ligne de mire, les surcoûts de construction. « Les contraintes sanitaires impactent fortement la productivité des entreprises du bâtiment et entraînent des surcoûts de construction », pointe du doigt le PDG de Nexity. La faute à certains promoteurs qui « refusent de prendre à leur charge une partie (50% par exemple) ces surcoûts de peur de voir leur marges rognées », à en croire Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment.

L'inquiétude est d'autant plus grande chez les professionnels que la crise risque d'avoir impacté le pouvoir d'achat de beaucoup de ménages. Les taux d'emprunt commencent à remonter, même s'ils restent bas, et les prix ne devraient au mieux - pour les acquéreurs - baisser légèrement. Sans compter qu'une hausse du chômage est à craindre. «La seule solution est d'abandonner le principe du “tous propriétaires” et de faire revenir les investisseurs institutionnels qui proposeraient des logements à la location et à des prix modérés», propose Alain Dinin. Actuellement, en France, le taux de propriétaires est d'environ 58% selon l'Insee.

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