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Le requin-renard vendu à l'hypermarché relance le débat sur la pêche accidentelle
information fournie par Le Figaro 18/09/2020 à 20:49

La vente d'une espèce protégée de requin sur les étals d'un magasin E.Leclerc fait polémique.

Comment une espèce de requin menacée a-t-elle pu se retrouver sur les étals de la poissonnerie d'un magasin E.Leclerc ? Mercredi 16 septembre, certains clients du magasin de Vitry dans Val-de-Marne ont été surpris par la présence d'un requin-renard — classée espèce « vulnérable » à l'échelle mondiale et « en danger » dans les eaux européennes— sur le présentoir de la poissonnerie de l'hypermarché.

Alertée, l'ONG Sea Shepherd a dénoncé sur les réseaux sociaux l'hypocrisie de telles pratiques qui sont pourtant légales, « Si les captures accidentelles ne sont pas sanctionnées et qu'il est légal de les commercialiser, le manque d'éthique et l'irresponsabilité des professionnels avides de profits ne doivent plus être ignorés » écrit l'ONG dans un poste publié sur Facebook illustré par des photographies de l'étal.

L'enseigne a mis fin à cette vente controversée dès le lendemain, après que de nombreux internautes ont dénoncé ce procédé sur les réseaux sociaux. La direction du magasin a publié un message d'excuses sur le compte Facebook du magasin dans lequel elle indique qu'une enquête interne est en cours et que le fournisseur a été invité à venir « s'expliquer auprès de la direction ».

L'ONG et les professionnels du secteur se renvoient la balle

Pourtant, le magasin de Vitry n'a légalement enfreint aucune loi. En effet, si cette espèce de requin est bien menacée et que sa pêche ciblée est interdite en France, la pêche accidentelle de cette espèce n'est quant à elle pas répréhensible : si un spécimen est pêché accidentellement par un bateau de pêche et qu'il n'est pus vivant au moment de la remontée des filets (auquel cas il doit être relâché), le pêcheur peut, en toute légalité, le vendre à son retour au port afin qu'il soit distribué dans les poissonneries et les grandes surfaces.

Une législation ambiguë que dénonce Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France. « Le fait d'interdire la capture ciblée des requins renard, tout en autorisant la vente de cette espèce lorsqu'elle est pêchée accidentellement, incite certains pêcheurs à garder leurs prises même si ces dernières sont encore vivantes afin de les revendre », affirme-t-elle.

Lamya Essemlali indique aussi que rien ne peut prouver la capture accidentelle de ces espèces. Sea Shepherd milite depuis plusieurs années pour changer la législation sur la pêche accidentelle des espèces menacées. L'ONG propose notamment d'installer des caméras à bord des bateaux de pêches pour filmer les remontées de filets des pêcheurs français et ainsi obliger les pécheurs à prendre davantage de précautions.

Des professionnels de la filière contactés par Le Figaro jugent cette proposition irréaliste car les images filmées par les caméras seront difficilement exploitables lorsque les navires navigueront dans la brume ou qu'ils iront pêcher par temps de pluie notamment l'hiver. Dans le cadre du programme Obsmer cofinancé par l'État français et l'Union européenne, des observateurs scientifiques sont embarqués à bord de navires de pêche professionnelle pour observer les captures et les conditions de pêche.

Des arguments contestés par Sea Shepherd, « Les caméras embarquées sont testées ailleurs, notamment au Danemark avec de très bons résultats, quant aux observateurs, ils sont peu nombreux et les capitaines ne sont pas obligés de les accueillir à bord de leur bateau » certifie Lamya Essemlali.

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