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Le juteux marché des «kits de survie» pour faire face aux catastrophes
information fournie par Le Figaro 07/10/2017 à 08:00

Risques d'attentats, catastrophes climatiques, industrielles ou informatiques... De plus en plus d'enseignes proposent des kits pour lutter contre les crises à venir. Si ces produits permettent de rassurer les consommateurs, ils ne développent en aucun cas l'instinct de survie.

Le phénomène n'est pas nouveau et, à chaque situation de crise, les distributeurs écoulent des stocks entiers de nourriture et autres biens de première nécessité, comme autant de garanties de survie pour la prochaine catastrophe. Dans la foulée des ouragans Harvey, Irma et Maria, l'enseigne Costco a mis en vente mercredi 4 octobre un «kit de survie» aux États-Unis, affiché à 1000 dollars sur son site Internet, et composé d'une année de réserves alimentaires pour une personne. Des dizaines de conserve contenant fruits, légumes, viande, lait concentré... Si l'entreprise n'a pas diffusé ses chiffres de vente, l'article a été épuisé en deux jours.

De même, le géant américain Walmart propose en permanence un rayon en ligne intitulé «emergency food» (nourriture d'urgence). Le pays a toujours aimé -parfois légitimement- jouer à se faire peur: dès les années 1950, l'apparition de la bombe atomique soviétique avait créé aux États-Unis un véritable marché des abris souterrains.

À travers le monde, les risques identifiés sont autant de marchés juteux. Au Japon, le contexte de tension accrue entre la Corée du Nord et les États-Unis, fait depuis des mois grimper sensiblement les ventes d'abris antiatomiques et de purificateurs d'air anti-radiation. En France, plusieurs sites Internet proposent des rations ou conditionnements spécialement adaptés aux conditions «extrêmes»: ainsi survivre.com, avec un rayon dédié aux situations d'urgence, qui demande par exemple 89,90 euros pour son «pack de rations 7 jours», contenant des repas lyophilisés (boeuf, pâtes, poulet...) et des barres énergétiques. Sur le site lyophilise.fr, également plusieurs packs en vente, assurant d'un jour à un an d'autonomie, mais aussi de l'eau conditionnée en sachets d'aluminium, des aliments conservables jusqu'à 25 ans, etc.

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L'instinct de survie, grand absent des sociétés occidentales

Les kits et équipements de survie permettent, il est vrai, de se prémunir contre certains scénarios difficiles. Les ouragans ont monté que l'évacuation sanitaire pouvait s'avérer beaucoup plus lente que prévu, d'où l'intérêt de posséder un stock incompressible de vivres. Mais acheter un kit de survie revient le plus souvent à se rassurer à bon compte, sans être incité à adapter son comportement. La capacité à sortir de sa propre zone de confort, et à s'adapter à un environnement difficile, constitue quoi qu'il arrive le point de départ de la résilience en cas de crise.

D'autre part, si les besoins matériels ont une importance capitale, la récente crise qui a touché Saint-Martin a aussi montré que les enjeux de sécurité pouvait légitimement faire partie de la réflexion du «survivaliste». Les nombreux pillages qui ont suivi le passage de l'ouragan Irma ont constitué une seconde crise pour des habitants très affaiblis, l'État devant gérer d'abord l'urgence logistique et n'assurant plus la sécurité des citoyens.

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Les pouvoirs publics s'interrogent

La réponse des gouvernements n'est d'ailleurs pas évidente: écartelés entre le devoir de rassurer la population et la prise en compte de réalités inquiétantes, peu d'entre eux ont adopté une réelle politique active en la matière. En 2016, le gouvernement allemand avait adopté un projet de défense civile, qui incite la population à constituer des réserves de nourriture et d'eau afin d'être «autonome pendant au moins dix jours», en cas de catastrophe climatique ou d'attaque terroriste. En France, un simple site du gouvernement traitant des risques publics avait été lancé l'année dernière, prodiguant quelques conseils et détaillant les différentes menaces. Assez pour gérer la prochaine crise?

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