
Le DPE, un sujet toujours polémique-iStock-Eduardo1961.jpg
Des erreurs de calcul préoccupantes
Selon une étude récente réalisée par Pouget Consultants pour IGNES, une proportion inquiétante de 26 % des diagnostics présente des erreurs dans le calcul de l’indicateur « confort d'été ». Cet indicateur, introduit en juillet 2021, mesure l'adaptation des logements aux périodes de chaleur, en tenant compte de plusieurs critères comme la présence de protections solaires, l’isolation de la toiture ou encore l’inertie thermique du bâtiment. Cependant, l’étude démontre que de nombreux logements ne respectant pas ces critères sont tout de même notés « bon » ou « moyen » alors qu’ils devraient être classés « insuffisant » selon les règles en vigueur. IGNES souligne l'urgence de cette situation, notamment dans un contexte de réchauffement climatique croissant. « Une mise en cohérence est nécessaire », indique le syndicat, pointant également les divergences dans l’évaluation de l’isolation entre confort d’été et confort d’hiver.
Un parc immobilier largement inadapté aux fortes chaleurs
Le constat dressé par IGNES et Pouget Consultants est alarmant : près de 90 % des logements en France ne seraient pas adaptés aux fortes chaleurs. Ce chiffre est d’autant plus préoccupant qu’il ne concerne pas uniquement les constructions anciennes. Même certains logements construits selon les normes récentes, telles que la RT2012 ou la RE2020, affichent de mauvaises performances en matière de confort thermique estival. Ainsi, 31 % des logements notés A en termes de performance énergétique sont jugés « insuffisants » pour leur confort d’été. Par ailleurs, les protections solaires, essentielles pour lutter contre la surchauffe, font défaut dans près de 40 % des logements. L'étude note également que seuls 5 % des logements sont équipés de brasseurs d’air, un autre facteur clé pour améliorer le confort en période de canicule.
L’indicateur « confort d’été » remis en question
Face à ces résultats, l’indicateur « confort d’été » du DPE est largement remis en cause. IGNES, par la voix de sa déléguée générale, Anne-Sophie Perrissin-Fabert, appelle à une refonte de cet outil. L’un des reproches majeurs adressés à cet indicateur est son manque de précision. Il ne prend pas en compte des facteurs clés comme la localisation géographique des logements, les spécificités climatiques locales, ou encore l’effet des îlots de chaleur urbains, ce qui biaise l’évaluation du confort thermique. L’indicateur traite de la même manière les maisons individuelles et les appartements, sans tenir compte de leurs différences structurelles, ni de la sophistication des protections solaires, qu'elles soient automatisées ou non. Pour IGNES, ces ajustements sont essentiels pour permettre aux particuliers de mieux comprendre les performances thermiques de leur logement.
Un appel à une révision urgente
Les enjeux liés à l’adaptation des logements aux fortes chaleurs deviennent une priorité en matière de politique énergétique et climatique. IGNES appelle donc les pouvoirs publics à agir rapidement pour améliorer la fiabilité de l’indicateur « confort d’été ». « L’adaptation massive des logements commence par la capacité à donner une information permettant à tout un chacun de comprendre la qualité de son logement », rappelle Anne-Sophie Perrissin-Fabert.
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