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La rentrée des étudiants s'annonce difficile
information fournie par Boursorama avec LabSense 07/09/2022 à 06:30

La précarité financière et psychologique des étudiants a été mise en lumière durant la crise sanitaire. Avec l’inflation galopante, les difficultés budgétaires de la population estudiantine devraient s’accroître à la rentrée.

La rentrée des étudiants s'annonce difficile - iStock-tommaso79

La rentrée des étudiants s'annonce difficile - iStock-tommaso79

Une augmentation record du coût de la vie

Depuis 20 ans, la Fédération des associations générales étudiantes (Fage) publie son indicateur annuel du coût de la rentrée étudiante. Selon le baromètre, cette année le coût moyen de la rentrée étudiante pour un étudiant non boursier s’élèverait à 2 527 euros, soit un accroissement de 7,38 % par rapport à 2021. L’indicateur de la Fage a été publié au lendemain de celle d’une enquête de l’Unef, qui indiquait quant à elle une augmentation, déjà conséquente, de 6,47 % du coût de la vie étudiante. Si l’impact de l’inflation sur le budget des étudiants était inéluctable, le résultat s’avère beaucoup plus important que ce à quoi les deux fédérations s’attendaient. Pour la Fage, il s’agit ni plus ni moins que de la plus forte augmentation enregistrée en 20 ans. Dans son calcul, la fédération distingue les frais liés à la vie courante (1 219 euros en moyenne – +1,92 %) et les frais spécifiques à la rentrée étudiante, qui se chiffrent à environ 1307 euros, +13,04 %. Cette hausse reflète notamment l’augmentation spectaculaire des prix des complémentaires santé, des assurances logement ou encore du matériel pédagogique.

L’impact de la pénurie de logements

Un étudiant français dépense en moyenne 552 euros chaque mois pour se loger. Le loyer, qui reste le premier poste de dépense, accuse une augmentation de 1,8 % en région et une légère baisse en Île-de-France (-0,52 %). Si les prix demeurent relativement stables, le manque d’offres impacte lourdement les étudiants en quête de logements abordables. En ce qui concerne l’offre spécifique, 38 000 nouveaux logements étudiants ont été livrés ces cinq dernières années, contre les 60 000 initialement prévus par le gouvernement d’Emmanuel Macron au début du premier quinquennat présidentiel. En parallèle, le nombre d’étudiants ne cesse d’augmenter. On compte 79 000 primo-étudiants de plus ces deux dernières années. Faute de solution au moment de la rentrée, de nombreux étudiants se retrouvent dans des situations extrêmement précaires, se logeant dans des campings ou dans la rue.

La facture salée des complémentaires santé

Les complémentaires santé accusent la hausse la plus importante, avec +32 % par rapport à la rentrée 2021. Cette année, les étudiants devront donc débourser en moyenne 411,13 euros pour bénéficier d’une complémentaire santé. Cette hausse inédite est une répercussion directe de l’« effort » fourni par les mutuelles durant la pandémie. L’augmentation de la cotisation aux complémentaires santé ne fait qu’accentuer la précarisation de la santé des étudiants, déjà impactée par le manque d’offre en matière de soins. Le président de la Fage, Paul Mayaux, signale que « 40 % des étudiants renoncent à des soins dont 43 % pour raisons financières ». Actuellement, les services de santé universitaires disposeraient d’un psychologue pour 15 000 étudiants. La fédération indique qu’il en faudrait un pour 1 000 à 1 500 élèves. La Fage demande aujourd’hui au gouvernement la mise en place de mesures « fortes, structurelles et durables » pour réduire la précarité estudiantine, parmi lesquelles une réforme du système des bourses et l’élargissement de l’accès de la complémentaire santé solidaire aux étudiants boursiers.

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