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La dégringolade des prix immobiliers à New York est-elle réelle?
information fournie par Le Figaro 10/07/2020 à 06:00

Si Paris affiche toujours une hausse des prix, les dernières statistiques new-yorkaises sont en chute de 17,7%. Et pourtant, elles seraient trompeuses.

C’était l’une des rares conséquences positives attendues après l’épidémie de Coronavirus: peut-être cette crise sanitaire finirait-elle par ramener à la raison les marchés immobiliers en surchauffe? À Paris, la baisse prévue par certains spécialistes se fait toujours attendre, mai il est vrai que les transactions sont longues à finaliser et qu’il faudra peut-être attendre encore quelques mois si la tendance devait vraiment évoluer. À New York, en revanche, certaines statistiques font déjà état d’une dégringolade.

Une étude du célèbre réseau new-yorkais Douglas Elliman a ainsi révélé que le prix médian des logements vendus à Manhattan avait chuté de 17,7% entre le deuxième trimestre 2020 et celui de 2019. Il n’en fallait pas plus pour voir fleurir les titres sur le décrochage attendu du marché immobilier de la Grosse pomme. Pourtant, bon nombre de spécialistes restent dubitatifs sur la valeur et la signification de ces chiffres. Les auteurs de l’étude eux-mêmes soulignent que cette baisse ne correspond pas forcément à une «remise post-covid».

Une «anomalie statistique»

En effet, à New York comme ailleurs, le marché a été mis à l’arrêt pendant de longues semaines. Ainsi, le volume de vente de maisons a plongé de 54,1% en un an, c’est donc peu de dire que l’échantillon observé a fondu. Et dans ces cas, il y a souvent des «effets de structures», c’est-à-dire que l’on compare des éléments qui ne sont pas comparables. En 2019, bon nombre d’acheteurs fortunés se sont précipités pour échapper à la nouvelle taxe immobilière que mettait en place la ville sur les transactions supérieures à 1 million de dollars. À l’inverse, au deuxième trimestre 2020, la taxe immobilière était en place et bon nombre de vendeurs de biens de luxe ont préféré suspendre leur projet après la pandémie. Résultat: les biens qui se sont vendus à cette période étaient beaucoup moins luxueux et donc moins chers, d’où cet énorme écart de prix.

«C’est plus une anomalie statistique qu’un signe que le marché immobilier de Manhattan s’effondre ou que les maisons se vendent à prix réduit» , écrit ainsi le site immobilier américain Curbed. D’ailleurs à la manière de Paris, New York reste un marché de pénurie où la demande croît plus vite que l’offre. Le portail immobilier généraliste Zillow note ainsi que les ventes ont bondi de 74,4% d’un mois sur l’autre (même si elles restent bien en deçà de la normale) et que les prix d’affichage médian à fin juin étaient en hausse annuelle de 2,7%. Ce qui fait dire à certains que la baisse des prix tient du fantasme. Une chose est sûre: à New York comme à Paris, c’est la situation économique à la rentrée et dans les mois qui suivront qui fera la différence. En cas de crise économique sévère, difficile de ne pas envisager une correction des prix. Et si nos économies s’avéraient plus solides que prévu, les marchés immobiliers non spéculatifs se maintiendront à des tarifs élevés.

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