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La certification bio, comment ça marche?
information fournie par Le Figaro 22/10/2019 à 06:00

La certification bio, comment ça marche? (Crédits photo : Rawpixel -  )

La certification bio, comment ça marche? (Crédits photo : Rawpixel - )

Le label Bio européen et le «AB» français sont parmi les plus exigeants. Mais ne garantissent pas l'absence totale de résidus de pesticides sur 100% des produits.

Des résidus de pesticides ou de plastiques trouvés dans des produits certifiés AB. Les résultats en juin dernier d'une enquête menée par 60 millions de consommateurs sur 130 produits montrant que certains produits certifiés issus de l'agriculture biologique n'étaient pas exempts de toute critique, ont jeté un petit pavé dans la mare. Sur certains d'entre eux, l'association de consommateurs a trouvé des traces de polluants (dioxines, PCB, phtalates), parfois même davantage que dans les produits conventionnels.

Si l'enquête, contestable sur l'échantillon étudié, ne peut être extrapolée à tous les produits siglés agriculture biologique (AB), elle montre que ces derniers peuvent être contaminés par des produits contenus dans les sols et qui n'ont pas été éliminés, ou par des productions aux alentours non bios utilisant des produits non autorisés en production bio.

L'Eurofeuille et le label AB

Ces ratés sont malvenus, à la fois pour les consommateurs et pour les producteurs, qui vivent forcément mal ces remises en cause. En effet, le cahier des charges bio européen (représenté par l'Eurofeuille) est un des plus exigeants. Même s'il autorise une centaine de produits phytosanitaires, il liste une série impressionnante d'obligations et de contraintes pour les producteurs bios: en termes de non-utilisation des OGM, de bannissement de produits phytos de synthèse, ou de rallongement des rotations dans les grandes cultures pour lutter naturellement contre les mauvaises herbes.

Dans l'élevage, les exigences vont de la durée de l'élevage, à la nourriture de l'animal en passant par le temps au pâturage. Chaque filière (lait, viande, céréales…) a son propre cahier des charges, parfois épais de plusieurs dizaines de pages. Pour valider les bonnes pratiques en France, 11 organismes certificateurs agrées par l'INAO (institut national de l'origine et de la qualité) attribuent la certification AB. C'est la version française du label européen et celle qui fait foi dans l'Hexagone. Son cahier des charges est aussi exigeant que la certification communautaire. Pour être labellisé bio, un produit transformé doit avoir au minimum 95 % de matières premières issues de l'agriculture biologique. Et subir en moyenne 100 à 200 points de contrôles par an de la part des organismes certificateurs.

L'Agence Bio a le dernier mot sur la pub pour les produits bios

Au total Ecocert et Bureau Veritas se partagent 75% du marché de la certification bio, sur les produits alimentaires ou non alimentaires. Avec au final au moins un contrôle par an pour les produits et exploitations concernées, assorti de visites aléatoires qui dopent de 50% les contrôles obligatoires. Les visites inopinées sont ciblées là où les risques de contamination sont les plus forts. «Selon l'analyse de risques, il peut y avoir jusqu'à deux ou trois contrôles par an», précise Jean-Michel Audrain au département agroalimentaire de Bureau Veritas, qui délivre 18.000 certificats bios par an (nouvelles certifications et renouvellement). Au total, la certification de base va de 500 euros pour une exploitation moyenne, au milliers d'euros pour les plus grandes.

Ce système n'empêche pas que 13% des produits certifiés bios présentent des résidus souvent infimes (et en dessous de limites autorisées) de pesticides ou de polluants, contre plus de 50% pour les produits conventionnels. Ce qui ne remet pas en cause leur certification. Ce seuil semble presque incompressible, la surface agricole utile française en bio ne représentant que moins de 8% des sols, et côtoyant forcément des parcelles cultivées en non bio.

Une fois la certification obtenue, les entreprises peuvent utiliser à discrétion le logo AB sur leurs produits, en plus du logo européen qui doit être apposé en priorité. En revanche dans leurs campagnes de publicité, ou de promotion, c'est l'Agence Bio - en charge de la gestion et de l'efficacité du logo AB — qui a le dernier mot. Un moyen de préserver la crédibilité d'une certification globalement efficace et en laquelle les consommateurs ont à raison, plutôt confiance.

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