L'Unedic - organisme paritaire chargé de gérer, en France, le régime d'assurance chômage - est pourvoyeur de bonnes nouvelles. En octobre 2021, lors de la publication de ses prévisions elle anticipait un excédent de plus de 1,5 milliard en 2022, et de plus de 2,3 milliards en 2023. Le 24 février dernier, ces prévisions ont été revues à la hausse… L'excédent devrait finalement être de 2,2 milliards, et il devrait se prolonger en 2023 (+ 4,1 milliards), puis en 2024 (+ 5,4 milliards). Cette manne financière provient des effets conjugués de la réforme de l'assurance chômage et d'un rebond économique ayant généré un nombre record de création de postes en 2021. Elle ne doit cependant pas faire oublier la « dette Covid » qui, elle aussi, atteint un niveau record…

L'Unedic prévoit un excédent de 2,2 milliards / iStock-Richard Villalonundefined
Les raisons de ce spectaculaire retour dans le vert des comptes de l'Assurance chômage
La dernière fois que le régime de l'Assurance chômage a connu une situation excédentaire remonte à la période 2006 / 2008… Les chiffres annoncés cette année ont donc de quoi réjouir l'Unedic. Son directeur général Christophe Valentie ne s'en est pas privé. Lors d'un point presse, il a décrit quels ont été les facteurs déclencheurs de ces bons chiffres. Il a tout d'abord évoqué le fort rebond de l'emploi de 2021, avec les « volumes exceptionnels » de créations de postes enregistrées, soit 648 000. L'Unedic estime cependant avec prudence que cette hausse spectaculaire de l'emploi pourrait demeurer conjoncturelle. L'organisme considère en effet qu'elle va atteindre un plateau, eu égard au rattrapage de productivité qui va s'imposer à l'économie française. Quoi qu'il en soit, à cette croissance des créations d'emplois, s'est ajoutée une légère hausse du revenu moyen, provoquée par l'inflation et une montée en puissance des qualifications. Tout cela a généré des cotisations d'assurance chômage, et donc des recettes supplémentaires… Concrètement 41,7 milliards ont été encaissés en 2022 (soit près de 6 % de plus en un an). 42,7 milliards sont attendus en 2023, et 43,7 milliards 2024. Le second effet d'aubaine a résidé dans la réforme de l'assurance chômage. Le nouveau calcul du salaire journalier de référence (SJR) notamment, devrait réduire de 800 millions les versements de l'Unedic et contribuer ainsi à une réduction des dépenses d'environ 1,9 milliard en 2022.
Et la dette Covid dans tout ça … ?
« Le retour à des excédents est confirmé en 2022, accompagné d'un début de trajectoire de désendettement relativement conséquent », a déclaré la présidente de l'Unedic, Patricia Ferrand (CFDT). Elle a cependant rappelé que la dette "reste à un niveau extrêmement élevé". Elle atteignait en effet 63,9 milliards d'euros en 2021, dont 19,2 milliards étaient dus aux mesures du « quoi qu'il en coûte ». Patricia Ferrand a précisé que les partenaires sociaux resteront "attentifs" à la gestion de cette dette et à "ce qui relève de la dette Covid". Toujours selon l'Unedic, la dette devrait être ramenée à 61,7 milliards à la fin 2022, puis à 57,6 en 2023 et enfin à 52,2 en 2024.
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