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Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire, propose un « impôt participatif » permettant aux contribuables de choisir l'affectation d'une partie de leurs impôts. Une initiative qui suscite à la fois espoir et controverse dans un contexte politique divisé.
Une proposition pour impliquer les citoyens
Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire, a proposé une idée pour transformer la manière dont les contribuables français interagissent avec l'État : l'impôt participatif. La proposition, qui fait partie de son « pacte d'action pour les Français » dévoilé en août 2024, vise à offrir aux citoyens « la possibilité de flécher une partie de son impôt sur le revenu ou une contribution additionnelle sur une mission du budget de l'État librement choisie ».
Ce mécanisme permettrait aux Français de soutenir des causes qui leur tiennent à cœur, comme l'éducation, l'environnement ou la sécurité. Plutôt que de simplement payer leurs impôts, les citoyens pourraient ainsi avoir un mot à dire sur l'utilisation de ces fonds, renforçant ainsi leur engagement civique.
Un modèle inspiré de l'Italie
Ce type de dispositif existe déjà en Italie depuis près de quatre décennies où les contribuables peuvent allouer 0,8 % de leur impôt à une politique publique de leur choix entre une religion et des actions sociales et humanitaires. En France, un système équivalent existe aussi puisque les contribuables peuvent effectuer des dons à des associations de leur choix et les déduire de leur impôt sur le revenu.
Controverses et critiques
Cependant, cette proposition n'est pas sans controverses.
Une proposition similaire (visant à flécher 5 % des impôts) poussée par une députée socialiste a été rejetée l'année dernière par la majorité présidentielle d'alors ! Les élus macronistes avaient estimé que c'est au Parlement de décider de la répartition de l'argent public et non aux contribuables.
Par ailleurs, certains voient dans cet impôt participatif une manière pour les plus fortunés d'influencer davantage les priorités de l'État, au détriment des plus pauvres ou de politiques publiques moins populaires.
D'autres ont exprimé des craintes quant à une possible augmentation déguisée des impôts sous couvert de cette nouvelle mesure.
Malgré ces réticences, l'idée bénéficie d'un soutien modéré à travers l'échiquier politique, à droite comme à gauche. Cela sera-t-il suffisant pour lui permettre de franchir le cap de l'Assemblée nationale, où les compromis sont désormais indispensables en l'absence de majorité absolue ?
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