
Ile Nantucket (Crédits: Adobe Stock)
Un investisseur a acquis une villa sur une île américaine pour un dixième de son prix car elle était très exposée au risque d'érosion. Six mois plus tard, il a fallu la raser.
C'est l'un de ces risques naturels qui ne cesse de progresser et de mettre en danger de nombreuses maisons: l'érosion côtière aboutit à un nombre grandissant d'accidents et de démolitions préventives. Dans le cas évoqué par le site immobilier américain Realtor.com, l'acheteur d'une maison sur l'île de Nantucket ( Massachusetts ) était un millionnaire parfaitement au courant des risques puisqu'il avait été propriétaire de la villa voisine. Dans ce secteur de Cape Cod très recherché par la bonne société américaine pour ses villas balnéaires, les belles demeures se négocient plusieurs millions de dollars.
La maison de 170 m² qui a retenu l'attention de l'homme d'affaires Don Vaccaro avait été évaluée «seulement» à 2 millions de dollars (environ 1,9 million d'euros) avant qu'il ne puisse la racheter pour un dixième du prix. Pourquoi une telle braderie? La demeure est située tout près du trait de côte de l'île et l'océan ne cesse d'avancer. L'acheteur avait d'ailleurs reconnu qu'il s'agissait d'un achat « temporaire » car « l'océan va inévitablement remporter la partie ». Au moment de son achat, l'été dernier, Don Vaccaro avait même confié au média local Nantucket Current que «la maison pourrait bien ne pas durer plus de six mois» .
Une perte nette de 400.000 dollars
Il ne croyait pas si bien dire car c'est assez précisément le délai au bout duquel les autorités lui ont demandé de raser sa propriété de manière préventive. Il espérait que l'érosion lui laisserait un peu de répit car après plusieurs années de grignotage de la côte, l'acheteur pensait que les choses se stabiliseraient, comme il l'a confié au New York Post . Or en une demie année à peine, le terrain de la maison a encore été grignoté de 6 mètres justifiant la demande de démolition de la commune en janvier de cette année. Tout en estimant que la maison aurait encore pu rester en place quelque temps, le propriétaire s'est exécuté et a fait détruire sa résidence de vacances. Au total entre achat, aménagement et démolition, Don Vaccaro estime sa perte nette à 400.000 dollars, soit 380.000 euros.
Au final, il n'a passé sur place qu'une semaine l'été dernier. Ce qui ne l'a pas empêché de déclarer au site Realtor.com : «la possibilité de faire ça en famille, ça n'a pas de prix» . Certes, mais 380.000 euros la semaine de vacances, c'est tout de même un budget... Don Vaccaro n'est pas seul dans son malheur, bon nombre de voisins ont perdu parfois l'équivalent de plusieurs millions de dollars. Une maison voisine bien plus cossue a été rasée en octobre 2023 après une tempête qui l'a trop fragilisée, une autre estimée à 3,9 millions était elle aussi condamnée mais elle a pu être déplacée in extremis sur un promontoire, comme cela se fait parfois aux États-Unis. Toujours dans la même rue maudite, une troisième villa affichée à 2,3 millions de dollars en septembre 2023, s'est vendue en mars 2024 pour 600.000 dollars...
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