Ils sont loin de la retraite et pourtant ils vivent en résidences séniors. Leur âge, en décalage avec celui des autres résidents, interpelle.
Atterrir en résidence séniors à l’âge de 40 ans, cela peut paraître surprenant. C’est toutefois une solution alternative, en période de pénurie de logements. Un quadragénaire récemment séparé, qui ne parvenait pas à trouver une location, a décidé de prendre le pouls auprès d’une résidence séniors. Un copropriétaire souhaitait louer à Eléade son logement situé à Loudéac, dans les Côtes-d’Armor (22) mais l’appartement n’a pas plu au quadragénaire qui n’a finalement pas déposé ses bagages.
Dans la résidence Heurus, à Loudéac, 16 logements sur les 102 que compte la résidence sont occupés par des personnes qui ne sont pas des seniors. « On a des étudiants ou des travailleurs qui restent ici quelque temps, et qui ne trouvent pas ailleurs », explique Anne-Sophie Ruelland, directrice de la résidence Heurus de Loudéac. Elle est toutefois bien consciente que cette solution devra sûrement être temporaire. « On ne pourra pas aller plus loin en intergénérationnel. Et étant donné que la priorité reste les seniors, on devra peut-être un jour en accueillir moins », reconnaît Anne-Sophie Ruelland. Cette cohabitation intergénérationnell e dynamise les résidences.
Isabelle, dont la famille vit à Loudéac, a décidé de revenir vivre dans la région avec son époux. Les proches du jeune couple les ont aidés à trouver un logement mais la recherche s’est soldée par un échec. Ils ont dû vivre dans une résidence séniors, faute de mieux. « La directrice a été super, et l’accueil y est vraiment bon. Mais c’est un peu tôt pour nous de vivre dans une résidence », confie Isabelle au Courrier Indépendant - actu.fr.
Un logement gratuit pour les étudiants
Victoire, une étudiante de 22 ans en licence de théâtre, vit dans une résidence séniors Domitys, à Rennes, alors qu’elle est loin des 70-80 ans. C’est par pur choix qu’elle se tourne vers la résidence séniors. « J’ai déjà vécu seule dans un appartement dans la métropole lilloise mais j’étais trop loin de chez mes parents. Ici, j’ai mon appartement tout neuf à moindres frais, près de la gare pour prendre le train, près de ma famille, et il y a toujours du monde le soir pour m’accueillir quand je reviens de la fac », se réjouit Victoire. Domitys, propose un studio ou un deux-pièces équipé et meublé gratuit à des étudiants (un par résidence participante), en échange 15 heures par semaine passées aux côtés des résidents.
Les étudiants peuvent profiter des espaces communs de la résidence comme la salle de gym et la piscine. « Cela va de l’atelier d’écriture au cours d’anglais, en passant par des repas partagés, des quiz de culture générale ou un dépannage informatique. L’objectif est de créer du lien et de rompre les situations d’isolement. C’est à la fois prenant et en même temps humainement très enrichissant », décrit Léon, un étudiant à l’ENS âgé de 21 ans, qui a suivi le dispositif dans la résidence de Versailles. Depuis la création de ce programme, 75 étudiants ont participé à l’expérience «Générations Part’âges». Ils peuvent vivre avec leur conjoint, avoir un animal de compagnie et recevoir des amis et de la famille.
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