
Emploi des seniors : de l’inquiétude à la discrimination / iStock.com - dusanpetkovic
Des résultats inquiétants
Le 4 décembre dernier, le Défenseur des droits et le Bureau français de l’Organisation internationale du travail (OIT) ont présenté les conclusions d’une étude dédiée aux discriminations des seniors à l’emploi. Si le taux d’emploi des actifs de 50 ans et plus a nettement progressé ces dernières décennies, le baromètre révèle que près d’un quart des seniors affirment avoir été victimes de discrimination durant leur carrière. En parallèle, près de 30 % d’entre eux s’estiment préoccupés quant à leur avenir professionnel. L’étude indique par ailleurs que le Défenseur des droits est régulièrement saisi par les professionnels de 50 ans et plus pour des motifs de discriminations en lien avec leur âge « refus d’embauche, incitation à partir à la retraite de façon prématurée, difficultés à se maintenir dans l’emploi, etc. ».
Des stéréotypes stigmatisants
Si, selon le baromètre, « un quart des seniors au chômage déclarent qu’on leur a déjà fait comprendre qu’ils étaient trop âgés pour le poste lors d’un entretien d’embauche », les préjugés âgistes ont la peau dure parmi les actifs. Près de 50 % de la population active interrogée dans le cadre de l’enquête considère notamment que les seniors sont dépassés par les nouvelles technologies, 40 % qu’ils ont une santé fragile et 30 % évoquent leur coût élevé (salaire, etc.) pour les entreprises. L’origine ethnique est également citée comme critère stigmatisant. En effet, parmi les seniors interrogés, « ceux perçus comme non-blancs déclarent davantage avoir vécu des discriminations dans l’emploi (43 % contre 22 %), de même que ceux déclarant une mauvaise santé (32 % contre 17 %) ou une situation économique précaire (30 % contre 15 %). »
Un sentiment d’insécurité professionnelle
L’enquête met par ailleurs en lumière le sentiment d’insécurité professionnelle partagé par près d’un tiers des seniors. 20 % d’entre eux indiquent craindre de perdre leur emploi dans le secteur public et près d’un tiers dans le privé. De plus, 56 % des seniors au chômage indiquent avoir déjà postulé à un emploi en dessous de leurs compétences dans l’espoir de retrouver rapidement un nouveau poste.
Des recommandations pour mieux anticiper les fins de carrière
L’étude pointe du doigt ces discriminations et leurs répercussions avérées sur la santé physique et mentale des actifs de 50 ans et plus, favorisant l’isolement et le déclassement professionnel. Pour soutenir le maintien serein à l’emploi et l’embauche des seniors, le Défenseur des droits formule plusieurs recommandations, dont la diffusion de campagnes de sensibilisation sur les discriminations. Il préconise également la mise en place de dispositifs de signalement et de programmes permettant de mieux anticiper les fins de carrière.
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