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Elle se retrouve à la rue après un viol dans son domicile mis sous scellés
information fournie par Le Figaro 02/09/2020 à 06:00

Depuis trois mois, une jeune locataire n’a plus accès à son logement qui aurait servi de lieu de séquestration et de viol.

« Je vis un véritable cauchemar ». Anna (le prénom a été modifié), 31 ans, vit une situation pour le moins invraisemblable. Depuis trois mois, elle se retrouve à la rue de son logement parce qu’il est mis sous scellés. Au départ, une banale location. Avec l’accord de son propriétaire, cette habitante de Colombes (Hauts-de-Seine) sous-loue, le 24 mai dernier, son appartement, pour un jour, à un couple.

À son retour, la locataire retrouve sa porte défoncée et l’accès à son logement lui est interdit. La raison? La police a dû intervenir pour évacuer une personne qui aurait été victime de séquestration, proxénétisme et viol, comme l’indique les scellés dont Le Figaro a pris connaissance. Une enquête est en cours. Sous le choc, Anna, qui se retrouve sans domicile fixe, est prise en charge par une cellule de soutien psychologique durant une dizaine de jours (du 24 mai au 4 juin).

Une fois rétablie, la jeune femme prend contact avec la préfecture de police, quelques jours plus tard, pour lui demander quand les scellés seront levés. « Je n’ai pas de famille en France, cet appartement est ma résidence principale. Me retrouver dans une telle situation, avec mon état de santé fragile, est très difficile », insiste la jeune femme dans un mail que Le Figaro s’est procuré. La police lui répond que la demande sera faite la semaine suivante au parquet qui doit donner son autorisation. Ne recevant aucune réponse, Anna relance la préfecture de police. En vain. « Ma cliente s’est retrouvée sans domicile fixe pendant plusieurs mois, c’est cauchemardesque !», s’insurge Me Jonathan Bellaiche, l’avocat de la jeune locataire.

C’est Airbnb qui a accepté de financer son relogement, à charge pour la locataire de trouver un hébergement correspondant au budget alloué. La plateforme a dépanné Anna durant deux semaines (du 4 au 18 juin) dans des logements disponibles sur son site puis une semaine (du 22 au 29 juin) dans un hôtel. Le reste du temps, ce sont des amis et même son ex-fiancé qui l’hébergent. Puis la société lui a à nouveau proposé une solution de relogement pendant deux semaines moyennant un budget de 100 euros par nuit. Une offre qu’Anna a refusée parce qu’elle n’a pas trouvé de solution satisfaisante.

Côté indemnisations, Airbnb a également adressé à la locataire un remboursement pour financer les frais de réparation de sa porte. Près de 5200 euros (5170 euros exactement) lui ont ainsi été versés. Mais Anna, qui gagne 2300 euros nets par mois, souhaite aussi se faire rembourser les loyers, soit 650 euros par mois (charges comprises) qu’elle continue de payer pour un logement qu’elle n’occupe plus.

La jeune femme interpelle la préfecture de police pour obtenir une indemnisation. Elle lui répond, dans un courrier du 23 juillet que Le Figaro s’est procuré, que sa demande a été transmise au ministère de la Justice. À ce jour, Anna n’a reçu aucune réponse. Selon la préfecture, sa demande pourrait prendre plus de... 6 mois. La jeune femme sollicite également Airbnb qui, dans un courrier du 16 juin que Le Figaro s’est procuré, promet que sa demande sera examinée « sous peu ».

Aucune décision n’a encore été prise. « Je vais contacter Airbnb pour que ma cliente soit indemnisée intégralement conformément à leur politique de garantie et au regard du préjudice moral qui est très fort», affirme Me Bellaiche. Idem pour les éventuels dommages à l’intérieur du logement. « Notre expert (les) évaluera une fois que la police aura terminé son enquête », précise Airbnb.

En attendant, ce lundi 31 août, Anna a appris qu’elle allait pouvoir récupérer son logement, dans la semaine du 14 septembre. Une demi-bonne nouvelle seulement. Fragile psychologiquement, elle redoute en effet de retourner dans un logement dont elle n’a jamais vu l’état. « Je ne souhaite plus habiter dans un logement qui aurait pu servir de lieu de séquestration et de viol », martèle Anna qui va sans doute chercher à louer un nouveau logement. Un nouveau parcours du combattant en perspective.

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