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«Elle a eu la folie des grandeurs»: saisi, son prestigieux château est mis aux enchères
information fournie par Le Figaro 26/03/2024 à 09:00

(Crédits photo : Pixabay -  )

(Crédits photo : Pixabay - )

Après la liquidation de sa SCI, une propriétaire a vu son château du 19e siècle, doté d'un parc de 30 hectares, mis aux enchères avec une décote de 70%!

« La vie de château n'est pas faite pour tout le monde! » En plus de 30 ans de carrière, Xavier Verger en a vu passer des ventes atypiques mais celles de châteaux sont plus rares. Ce commissaire de justice (nouvelle appellation pour les huissiers de justice), basé à Angers (49), s'apprête à en faire visiter un prestigieux, aux candidats intéressés. À 40 minutes de l'«Athènes de l'Ouest» située à 1h30 de Paris en TGV, le château de Tirpoil est en effet à vendre. Une transaction pas comme les autres. Construit à partir de 1842 sur les traces d'une maison forte du 15e siècle, l'édifice de plus de 700 m² sera mis aux enchères , le 25 avril, par la justice qui a saisi la propriété .

Ce qui explique le prix décoté: estimé à environ 3 millions d'euros, la mise à prix du château est fixée à 900.000 euros. Soit une baisse de 70%! Un prix qui pourra grimper plus ou moins fortement, selon les enchères. Chaque année, environ 10.000 logements sont saisis, selon le ministère de la Justice. « Certains propriétaires veulent se faire plaisir. Beaucoup d'industriels achètent un château après avoir bien vendu leur société mais oublient qu'un château, c'est aussi de l'entretien. Un château n'est pas fait pour y vivre à l'année: quand le froid arrive, on ferme les portes. La vie de château n'est pas faite pour tout le monde », explique Xavier Verger.

La raison de la saisie du château de Tirpoil, siuté à Montilliers (49)? La Société civile immobilière de sa propriétaire a été mise en liquidation judiciaire, en novembre dernier, pour impayés de créances. « Elle a eu la folie des grandeurs », glisse au Figaro Xavier Verger qui a effectué l'état des lieux et dit avoir eu des difficultés pour entrer dans le château. « Une clef se trouvait dans chaque serrure des différentes portes sauf la porte d'entrée », explique-t-il dans son procès-verbal dont Le Figaro a pris connaissance. Une fois à l'intérieur, il trouve la propriétaire « éveillée dans son lit » qui lui explique « avoir été hospitalisée récemment ». Le 12 avril, le commissaire de justice fera visiter le château aux éventuels acheteurs.

Le château est vendu occupé

Bien qu'il soit sérieusement à restaurer, le château de Tirpoil, a de quoi attirer des acheteurs. « Cette vente est sans précédent, tant par l'envergure du bien que par son caractère unique », résume Alix Bernard-Faucon, responsable développement de Vench, site de ventes aux enchères immobilières qui décrit un « joyau immobilier » et un « château majestueux ». La propriété s'étend sur cinq niveaux, de la cave au grenier et dispose d'une bibliothèque, d'une salle de billard, de plusieurs salons et salles à manger, de huit chambres, de trois salles de bains et d'une ancienne chapelle. Cerise sur le gâteau: 18 hectares de forêts et 12 hectares de prairies et des étangs. Un espace de rêve mais qui nécessite beaucoup d'entretien. Idem pour les multiples dépendances qui sont un atout certain mais elles aussi ne sont pas de toute première fraîcheur, comme le décrit le procès-verbal du commissaire de justice : les anciennes écuries sont en mauvais état, un château d'eau très dégradé et qui n'a plus d'utilité, un lavoir ou encore une maison de gardien vétuste.

Reste à savoir ce qu'en penseront les éventuels acheteurs. L'affaire financière n'est certes pas mauvaise mais le vainqueur de l'enchère achètera un bien occupé. L'actuelle propriétaire est en droit de rester dans le château, à charge pour le nouveau de lui demander de partir. « L'acquéreur peut mettre à exécution le titre d'expulsion dont il dispose à l'encontre du débiteur », précise le cahier des conditions de vente . « Le document qui confirme la transaction (reçue le jour de la vente aux enchères) équivaut à un titre d'expulsion », affirme Me Romain Rossi-Landi, avocat en droit immobilier. Mais c'est loin d'être une partie de plaisirs , surtout si le vendeur est âgé. « J'ai attendu deux ans avant de récupérer ma maison », s'insurge Bernard qui a acquis pour 325.000 euros une maison en Normandie , vendue aux enchères à la suite d'une saisie. La faute à l'ancien propriétaire, le fondateur des pains Jacquet, octogénaire aujourd'hui, qui a freiné des quatre fers pour quitter les lieux.

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