Deux fils réclament le versement d’un loyer pour la maison que leurs parents occupent à titre gracieux depuis 20 ans.
C’est l’histoire d’une famille qui se déchire . « C’est notre maison. On a économisé pour la construire. On a mis nos tripes dedans », affirment Jean et Renée. Leurs deux fils leur demandent depuis 2019 de payer un loyer de 650 euros par mois pour la maison qu’ils occupent gratuitement depuis plus de 20 ans, à Laneuvelotte, en Meurthe-et-Moselle (54). Une maison qui fait partie du giron de la pépinière familiale, dont Jean et Renée ne sont pas propriétaires. « C’est moi qui ai fini de payer le crédit de leur maison et j’ai réglé leurs charges durant des années. Cela fait 20 ans que j’assume mes parents », se plaint Rémi, l’un des deux fils.
Pour bien comprendre l’histoire, il faut remonter en 2017, lorsque la mère de Jean décède. Ce dernier vend la propriété au compagnon d’une de ses filles. Pendant des années, la pépinière familiale, reprise par les deux fils en 1999, était hébergée gratuitement dans la maison de la grand-mère, ce qui compensait l’absence de loyer versé par les parents. Puisque la maison de la grand-mère est vendue, il n’y a plus de contrepartie, donc les enfants estiment que les parents doivent leur verser un loyer ou être expulsés le cas échéant. « Aujourd’hui, ce n’est plus de la rancune qu’ils ont contre nous mais de la haine », assure le couple de retraités à l’Est Républicain .
Pas d’expulsion
Les deux fils ont porté l’affaire en justice. Les juges ont considéré que les enfants avaient le droit de leur demander un loyer en tant que propriétaires des lieux mais aussi de les expulser en cas de non-paiement du loyer. Les retraités n’ont pas de contrat de prêt gratuit, ils sont donc redevables de quatre ans d’impayés de loyer à leurs fils. Les enfants comptent bien faire appliquer la décision de justice, en ce qui concerne les arriérés de loyer du moins. L’expulsion n’était quant à elle qu’une menace. « Nous ne le ferons pas. Je voulais avant tout que la justice leur explique la réalité des choses », rassure Rémi. Problème: les parents assurent ne pas avoir les moyens de payer.
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