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De 8% à 12,5% : les complémentaires santé prévoient d'importantes hausses de tarifs en 2024 et accusent la Sécu
information fournie par Boursorama avec Media Services 17/10/2023 à 12:24

En 2022, les complémentaires prenaient en charge 12,6% des dépenses de santé des Français, contre quelque 80% pour l'Assurance maladie,et un reste à charge de 7,2% pour les patients.

( AFP / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT )

( AFP / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT )

Les complémentaires santé prévoient d'importantes hausse de leurs tarifs -jusqu'à 12,5%- en 2024, et pointent du doigt la forte hausse de leurs remboursements aux assurés et des transferts de charge de la Sécurité sociale à leurs dépens.

Selon un communiqué commun des trois grandes familles du secteur (assureurs, mutuelles et institutions de prévoyance) publié lundi soir, les prestations de santé versées à leurs assurés ont augmenté de plus de 4% au 1er semestre 2023 . "Et les remboursements vont s'accélérer en 2024", ont-elles prévenu, annonçant 1,5 milliard d'euros de dépenses supplémentaires à financer. Certains acteurs annoncent des progressions supérieures, comme par exemple Malakoff Humanis, qui estime à 7% environ la hausse de ses remboursements en 2023.

"Traditionnellement, on était confronté à des hausses de 2 à 3% par an, ce qui nous permettait d'avoir une gestion régulière et sans à-coups", déclare à l' AFP Thomas Colin, un responsable du groupe Malakoff Humanis, l'un des poids lourds du marché des complémentaires. "Mais en 2022, on a terminé entre +5% et +6%, et 2023 s'annonce pire, avec quasiment +7%. En tout, nous anticipons quasiment 20% de dépenses en plus sur trois ans jusqu'en 2024" , ajoute-t-il. "On n'avait jamais vu ça".

Pour faire face à ces nouvelles dépenses, les complémentaires vont relever fortement leurs cotisations en 2024. Le spécialiste du secteur Addactis prévoit des hausses de 9 à 11% pour les complémentaires santé souscrites individuellement, et de 8 à 12,5% pour les contrats collectifs (souscrits par les entreprises pour leurs salariés).

Le 100% Santé pointé du doigt

Les complémentaires santé attribuent la progression de leurs dépenses à la tendance générale qui affecte aussi l'Assurance maladie. Mais elles incriminent aussi un transfert de charges de l'Assurance maladie vers les complémentaires santé. La réforme du 100% Santé, qui permet un remboursement intégral sur des dispositifs médicaux, a ainsi renforcé la part de ces complémentaires dans la prise en charge des dépenses d'optique, dentaire et audiologie.

Depuis le 15 octobre, l'Assurance maladie ne rembourse plus que 60% des soins dentaires , contre 70% jusqu'à maintenant, laissant les complémentaires prendre en charge la part manquante.

Les complémentaires santé se disent prêtes à assumer une plus grosse part des dépenses de santé mais elles veulent aussi avoir voix au chapitre sur le pilotage du système. La Mutualité française, qui fédère les acteurs mutualistes du secteur, réclame une "réforme structurelle du système de santé et de son financement", indique son président Éric Chenut. "On est disposé à discuter de tout, mais pas de façon morcelée (...) On ne veut pas aller regarder profession par profession (de santé)" la répartition entre financement Assurance maladie et financement complémentaires santé, a-t-il indiqué à l' AFP .

L'Assurance maladie balaie les critiques

Toutefois, pour Thomas Fatôme, directeur général de l'Assurance maladie, il n'y a pas de transfert de charge massif de l'Assurance maladie vers les complémentaires santé.

"On entend toujours parler des coûts supplémentaires (pour les complémentaires santé) mais jamais des coûts en moins. Or il y en a", dit-il. Et les augmentations de tarifs annoncées par les complémentaires "ne me semblent pas refléter l'équilibre entre les hausses et les baisses".

"Chaque année, quelque 300.000 à 400.000 personnes passent en 'affection longue durée'" (ALD, prise en charge à près de 100% par l'Assurance maladie), ce qui représente "plusieurs centaines de millions d'euros de moindre prise en charge" pour les complémentaires, cite-t-il en exemple. En remboursant à 100% les médicaments innovants, l'Assurance maladie renforce également ses remboursements de médicaments, ajoute Thomas Fatôme. "En cinq ans, le taux de remboursement a progressé de 1,7 point à 88,5%".

Les statistiques officielles ne permettent pas pour le moment de déterminer si les complémentaires sont plus, ou moins, mises à contribution dans le financement des dépenses de santé. En 2022 en tout cas, les complémentaires prenaient en charge 12,6% des dépenses de santé des Français, contre quelque 80% pour l'Assurance maladie (et un reste à charge de 7,2% pour les patients), selon les chiffres du ministère de la Santé.

7 commentaires

  • 17 octobre 17:30

    Moui, et bien à ce rythme, il va falloir faire jouer la concurrence et prendre la mutuelle la moins chère, uniquement pour l'hospitalisation et éventuellement la prévoyance, vu que de toutes façons les sommes remboursées sont dérisoires par rapport aux cotisations, sauf à passer sa vie chez le médecin.


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