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Covid-19: l’inquiétude grimpe chez les habitants du Triangle d’Or
information fournie par Le Figaro 28/08/2020 à 06:00

Des riverains ont exprimé un ras-le-bol après les violences près des Champs-Élysées, dimanche dernier. Mais c’est surtout l’impact du Covid qui préoccupe.

Au lendemain des violences qui ont eu lieu près des Champs-Élysées après la défaite du PSG en Ligue des champions, plusieurs habitants ont exprimé leur ras-le-bol. Certains envisageaient même de quitter le quartier. Après les manifestations des gilets jaunes et le Covid, c’est la goutte d’eau qui pourrait faire déborder le vase.

Pour l’heure, aucune vague de départs n’est à l’ordre du jour. Et a priori, aucun impact n’est à prévoir. « Avec les gilets jaunes, un sentiment d’insécurité s’est installé dans ce quartier qui est moins demandé , reconnaît Philippe Joffre, directeur Barnes Paris 1er et 8e. Mais ce type d’épiphénomène, peu médiatisé à l’étranger, n’aura aucun impact ». Car la plupart des habitants du Triangle d’Or sont soit des étrangers soit des expatriés français qui n’y vivent pas à l’année.

En revanche, ce qui inquiète le plus ces propriétaires, français comme internationaux, c’est l’impact du Covid-19. Pour l’heure, la fermeture des frontières empêche les étrangers ou les expatriés de rejoindre leur pied-à-terre. « La fermeture de certaines frontières, associée à la fermeture des palaces, limite la population d’étrangers fortunés en visite à Paris », affirme Nicolas Pettex-Muffat, directeur général de Daniel Féau. Surtout, l’absence des acquéreurs étrangers fait craindre une baisse des prix. « Nous constatons actuellement une pause et certains clients attendent la fin du climat anxiogène avant de vendre ou pas leur bien» , déclare Frank Sylvaire, PDG de Paris Ouest Sotheby’s International Realty.

Des baisses de prix à venir?

Du côté de Barnes, on reconnaît que l’ambiance n’est « pas très positive » dans le Triangle d’Or et que le second semestre risque d’être « compliqué ». « Un ralentissement du volume des ventes et une baisse des prix sont à craindre si la crise du Covid se prolonge , annonce Philippe Joffre. Des biens présentés à plus de 20.000 euros le m² risquent d’être vendus entre 18.000 et 19.000 euros ».

Un contexte qui pousse certains habitants à quitter les abords des Champs-Élysées « pour des quartiers moins minéraux, plus verts comme le Jardin des Tuileries, le Parc Monceau ou le Bois de Boulogne », souligne Philippe Joffre. Les Hauts-de-Seine séduisent également. « Cet été, nous avons vendu 4 hôtels de 270 à 400 m² à Neuilly-sur-Seine entre 3,5 et 6 millions d’euros , déclare Frank Sylvaire. Trois des quatre acheteurs habitaient Paris (deux dans le 16e et un dans le 1er). Les gens veulent respirer. Cette mutation du marché va s’accélérer à la rentrée ».

Autre désir: acquérir un appartement plus grand dans la capitale. « Ce sont essentiellement des Parisiens qui veulent acheter une pièce supplémentaire ou un espace extérieur (balcon, terrasse). S’ils ont des enfants en bas âge, ils veulent se rapprocher des meilleures écoles, collèges ou lycées (Alsacienne, Active Bilingue, Franklin, Francs Bourgeois, Carnot, Louis le Grand, Henri IV) », détaille Nicolas Pettex-Muffat qui a constaté un « afflux de ces nouveaux projets ». Conséquence: malgré la moindre présence des étrangers et le retour tardif des expatriés, le nombre et le montant cumulé des ventes chez Féau et Belles demeures de France, ont progressé de près de 10%, si l’on compare la période allant du 11 mai au 26 août 2020 à la même période de l’année précédente.

En dépit de cette situation préoccupante dans le Triangle d’Or, quelques transactions se sont tout de même finalisées cet été. Avenue Marceau, un appartement de 200 m² situé au 4e étage avec vue sur la Tour Eiffel, a été vendu, en juillet dernier, 3,2 millions d’euros. Très récemment, deux appartements, l’un de 390 m² rue François Ier (voir notre illustration principale), l’autre en duplex de 360 m² à deux pas de l’Étoile et des Champs-Élysées (voir ci-dessus), ont changé de mains pour respectivement 9 et 8,25 millions d’euros. Enfin, des fonds européens s’apprêtent à racheter deux immeubles de bureaux rue François 1er.

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