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La théorie du pot de yaourt illustre les inégalités financières entre hommes et femmes dans les couples, une réalité discrète, mais fort coûteuse à long terme.
Dans l'intimité du quotidien, les habitudes les plus banales peuvent en dire long sur l'équilibre d'un couple. Partager un frigo, faire les courses, gérer les dépenses communes : derrière ces gestes anodins se cachent parfois des tensions invisibles. La théorie du pot de yaourt, formulée par une économiste française, met en lumière un mécanisme aussi simple qu'éclairant pour comprendre les inégalités au sein du couple, bien au-delà des chiffres des comptes bancaires.
Comprendre la théorie du pot de yaourt
La théorie du pot de yaourt, expliquée par la journaliste Titiou Lecoq dans son ouvrage « Le couple et l'argent », expose clairement les inégalités financières souvent invisibles au sein des couples hétérosexuels. Elle illustre comment les femmes, en prenant en charge les dépenses du quotidien (courses, vêtements pour enfants, produits ménagers), accumulent des désavantages financiers sur le long terme. Concrètement, ces dépenses de consommation ne construisent aucun patrimoine, contrairement aux investissements réalisés majoritairement par les hommes tels que les achats immobiliers ou les véhicules.
L'exemple cité par l'auteure est parlant : une femme qui gagne moins ou travaille à temps partiel pour assurer la gestion domestique et familiale contribue aux dépenses quotidiennes, symbolisées par les pots de yaourt. En cas de séparation, elle ne récupère que ces pots vides, tandis que l'homme garde les biens durables, tels qu'une voiture ou un logement.
Les données clés des inégalités financières au sein des couples
Selon une étude de l'Observatoire Société et Consommation (Obscoco), l'écart moyen de revenus entre hommes et femmes célibataires est d'environ 9%. Mais ce chiffre grimpe drastiquement à 42% dès lors qu'ils vivent en couple hétérosexuel. La même étude révèle aussi que 70% des couples utilisent un compte joint pour leurs dépenses courantes, mais seuls 20% y versent l'intégralité de leurs revenus.
Par ailleurs, les tâches domestiques, très majoritairement assumées par les femmes (72%), représentent une perte financière considérable. Une analyse réalisée pour l'émission Capital diffusée sur M6 en février 2025 montre que si ces tâches étaient rémunérées, elles coûteraient environ 624 euros par mois à un couple moyen. De plus, ces tâches domestiques non rémunérées entraînent une perte directe de cotisation retraite pour les femmes, estimée à 297 euros mensuels.
Impact en cas de séparation et pistes de réflexion
L'impact réel de ces déséquilibres financiers apparaît souvent au moment d'une séparation. Comme l'indique Titiou Lecoq, après un divorce, le niveau de vie des femmes chute de 27%, contre seulement 2% pour les hommes. Cela s'explique directement par la répartition des dépenses et l'absence d'investissement personnel durable chez les femmes.
Pour limiter ces conséquences, les couples peuvent réfléchir à une répartition plus équitable des dépenses, notamment en tenant compte des revenus réels de chacun. L'ouverture d'un compte personnel en parallèle d'un compte joint peut également aider à maintenir une certaine indépendance financière.
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