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Ce drôle de montage qui a permis à Marine Le Pen de réaliser une belle plus-value
information fournie par Le Figaro 24/06/2024 à 17:02

Crédit photo: DENIS CHARLET / AFP

Crédit photo: DENIS CHARLET / AFP

La famille Le Pen a vendu sa maison de Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine, pour 2,5 millions d'euros après l'avoir achetée 720.000 euros il y a onze ans.

Jean-Marie Le Pen , le fondateur du Front national (aujourd'hui devenu le Rassemblement national ) et sa seconde femme Jany, ont réalisé un joli coup: une plus-value de 1,8 million d'euros, onze ans après avoir acheté leur maison de 300 mètres carrés sur deux étages à Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine (92). Ils ont cédé la bâtisse, sa piscine, son jardin de 1600 mètres carrés et sa dépendance de 54 mètres carrés pour 2,5 millions d'euros, le 13 novembre 2023, après l'avoir achetée pour un peu plus de 720.000 euros, selon Challenges . Et Marine Le Pen n'est pas en reste : la maison, surnommée La Bonbonnière, appartenait pour moitié à son père et pour moitié à sa sœur et elle. La présidente du Rassemblement national à l'Assemblée nationale va donc toucher une part de cette plus-value des plus juteuses.

L'acquéreur serait une société civile immobilière, détenue à 80% par le financier François Durvye, l'un des conseillers de Marine Le Pen sur les sujets économiques, et à 20% par le milliardaire Pierre-Edouard Stérin, propriétaire d'Otium Capital, fondateur des coffrets cadeaux Smartbox, connu pour ses positions anti-IVG. François Durvye a confirmé l'information en reconnaissant qu'« il réalise dans l'immobilier, comme dans tous les secteurs, des investissements opportunistes » mais Pierre-Edouard Stérin affirme « ne pas être au courant de cette acquisition ». Jean-Marie Le Pen et son épouse continueront à occuper la propriété ces prochaines années, comme l'a négocié Marine Le Pen.

Comment le clan Le Pen a-t-il pu obtenir une si grosse plus-value? C'est grâce à un prix d'achat initial quasi dérisoire, en 2012. Remontons le cours du temps. Jany le Pen possédait la demeure avec son ex-époux, Jean Garnier, entre 1965 et 1987, mais en juin 1987, l'ancien député de Saône-et-Loire rencontre des problèmes d'argent. Il négocie alors une clause de réméré. Ce dispositif méconnu permet au propriétaire d'un bien immobilier de vendre son logement tout en conservant la possibilité de le racheter dans un délai imparti, de 5 ans maximum. L'investisseur achète le bien à un prix décoté, soit entre 50 et 70% de la valeur réelle du bien. Quant au vendeur, il peut continuer à occuper les lieux, mais en tant que locataire cette fois. En échange, il verse chaque mois à l'acheteur, une indemnité d'occupation, ce qui explique la décote.

384.000 euros d'arriérés de loyer

C'est grâce à ce procédé qu'un promoteur achète la villa à Jany et son ex-époux en 1987 pour 2 millions de francs. La seconde épouse de Jean-Marie Le Pen devient alors locataire de la propriété, qu'elle peut continuer à occuper, en échange du versement d'un «loyer». Le promoteur s'engage à lui revendre la maison dans les deux ans si elle le désire mais il fait toutefois face à des impayés de loyer et va en justice. En janvier 1999, le tribunal de Grande Instance de Paris condamne le promoteur à céder la propriété pour la valeur de l'époque, soit 2 millions de francs. Entre les pourvois en cassation et les lenteurs administratives, les Les Pen n'ont pu racheter la demeure qu'en 2012. Ils ont versé 336.000 euros et ont dû rajouter les arriérés de loyer, soit 384.000 euros. Un flou demeure toutefois. Normalement, d'après l'article 1660 du Code civil, la durée maximale pour la faculté de rachat de son propre bien est de 5 ans. Si ce délai est dépassé, le vendeur ne peut plus racheter son bien. Dans le cas des Le Pen, la durée de 5 ans a été plus que dépassée puisqu'on atteint 25 ans. L'article 1661 du Code civil stipule, par ailleurs, que « le terme fixé est de rigueur, et ne peut être prolongé par le juge ».

La clause de réméré, appelée également «vente avec faculté de rachat», est « une solution peu connue du grand public qui peut toutefois se révéler avantageuse pour l'investisseur comme pour le vendeur », explique le promoteur Nexity. Les personnes en surendettement peuvent ainsi éviter la saisie judiciaire de leur bien grâce à cette opération. Elle s'adresse surtout aux personnes en interdit bancaire, fichées à la Banque de France et en redressement judiciaire, qui ne peuvent pas rembourser de prêt immobilier. Attention, le vendeur peut perdre la propriété du bien s'il n'arrive pas à réunir la somme demandée en temps et en heure pour le rachat du bien. Il devient alors un occupant sans droit ni titre et court le risque de se faire expulser du logement.

27 commentaires

  • 25 juin 11:45

    Ce sont leurs vies et leurs choix. Ca ne nous regarde pas.


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