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Airbnb ou retraités: qui rend le logement inaccessible en zone touristique?
information fournie par Le Figaro 30/03/2023 à 06:00

(Crédits photo :  - Hervé Chevillot )

(Crédits photo : - Hervé Chevillot )

Alors que les actions se multiplient pour enrayer le développement des locations touristiques, certains rappellent que l'arrivée massive de retraités à fort pouvoir d'achat bouleverse les marchés locatifs.

Depuis quelques mois, la cause est entendue: les locations de courte durée de type Airbnb et autres plateformes font figure d'ennemi à abattre. On leur reproche notamment de faire fondre le parc locatif destiné aux personnes vivant sur place tout en poussant vers le haut l'ensemble des loyers par ricochet car cette activité peut s'avérer particulièrement rentable. Résultat: la plupart des grandes villes se sont dotées d'un arsenal juridique pour contrer ce développement et font la vie dure aux propriétaires qui veulent y recourir. Récemment, des militants se sont même introduits dans un appartement locatif de Marseille pour le vandaliser et le recouvrir de slogans hostiles aux locations touristiques .

Pourtant, si ces locations touristiques donnent lieu à certains abus incontestables, elles font souvent figure de bouc émissaire. L'observatoire des loyers du parc privé locatif Clameur, dans une étude récente démontre que les retraités pourraient bien avoir un impact non négligeable sur ces marchés. Il en ressort que les loyers dans les communes touristiques, littorales et de montagne restent globalement plus faibles que ceux des métropoles et, surtout, n'augmentent pas plus vite. Ces communes affichent dans leur majorité une proportion de retraités par rapport aux actifs nettement plus élevée qu'ailleurs. Et le phénomène ne fait que s'amplifier, surtout dans les communes littorales touristiques.

Près de 3 retraités pour 1 actif

«Sur des marchés où les retraités progressent, la concurrence avec les actifs n'est pas favorable aux jeunes, souligne Jean-Michel Camizon, président de Clameur. Et les perspectives de la Zéro artificialisation nette devraient encore contribuer à faire augmenter les prix.» L'étude donne ainsi les exemples du Pouliguen et du Croisic, en Loire-Atlantique, où l'on se rapproche de 2 retraités pour un actif et où les prix sont bien plus élevés qu'à Nantes et sa périphérie. Même chose en Vendée à L'Aiguillon-sur-Mer ou Jard-sur-Mer où l'on compte 2,12 et 2,97 retraités par actif. Les prix y sont 50% plus élevés qu'à La Roche-sur-Yon et les loyers à peine plus faibles.

«Analyser les phénomènes d'éviction de la population active des littoraux sur la seule base des locations de courte durée et du télétravail, sans prendre en compte le renforcement de la présence des retraités sur ces mêmes littoraux, tend à fausser l'analyse», souligne Clameur. L'observatoire estime même que les mesures visant à réduire le pourcentage de résidences secondaires (avec de fortes hausses des surtaxes d'habitation pour les résidences secondaires, notamment) peuvent s'avérer contre-productives. Si ces mesures débouchent sur une arrivée de nouveaux retraités installés à l'année (qui bénéficient souvent de moyens importants après avoir vendu leur résidence principale dans une métropole), les prix continueront à grimper.

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