
Le Conseil d’État a été saisi par six entreprises locales qui souhaitent contester la mesure. Illustration. (AnthonyArnaud / Pixabay)
Louer un bateau sur Airbnb ne sera bientôt plus possible à La Rochelle (Charente-Maritime). Dès ce dimanche 1er juin 2025, ce type de locations va être prohibé la nuit dans le port de la commune, en application d’une nouvelle réglementation votée fin 2024. Comme le rapporte Ici La Rochelle , cette décision a provoqué la colère des professionnels du tourisme et des propriétaires de bateaux.
Une décision unilatérale ?
À l’initiative du port de plaisance des Minimes, cette initiative a reçu le soutien de la municipalité, qui lutte depuis un certain temps contre la hausse des meublés touristiques à La Rochelle. Une mesure qui aura des conséquences pour les propriétaires de 200 bateaux qui, jusque-là, garantissaient près de 20.000 nuitées par an dans le port.
C’est notamment le cas du gérant d’une société qui propose de dormir dans l’un de ses quatre voiliers. Le responsable déplore une décision prise sans réel fondement et « sans discussion préalable » avec les professionnels concernés. « Le reproche qui nous est fait de sur-utilisation des infrastructures n’est avéré ni par une étude, ni même par une observation empirique » , a déclaré le chef d’entreprise, qui génère la totalité de son chiffre d’affaires grâce à la location de ses embarcations. Même son de cloche du côté d’un particulier qui gagnait entre 4.000 et 6.000 euros annuels en louant son bateau : « c’est une grosse déception et un regret. Je pense qu’on a tous le même sentiment de ne pas avoir été concertés » .
Des nuisances en hausse, selon la direction du port
Bertrand Moquay, directeur du port de La Rochelle, affirme pourtant que plusieurs discussions ont été menées avec les plateformes. La direction du port assure également que l’augmentation significative de ce genre de locations depuis leur autorisation il y a dix ans entraîne de plus en plus de nuisances. Elle parle notamment de conflits de voisinage, de détérioration des équipements, de risques pour la sécurité des usagers ou encore de pollution des eaux portuaires.
Le directeur du port a mis en garde ceux qui tenteraient de contourner la réglementation. « Les sanctions pourront aller jusqu’à la déchéance de l’autorisation d’occupation du domaine public. Vous devenez sans droit, ni titre, avec, d’une part, une tarification sur la présence du bateau qui est beaucoup plus forte que celle appliquée aujourd’hui, et, d’autre part, jusqu’à la possibilité de mettre le bateau à terre pour le saisir » , a-t-il détaillé.
Le Conseil d’État a été saisi par six entreprises locales qui souhaitent contester la mesure.
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