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Travailleurs indépendants : des revenus à géométrie variable
information fournie par Mingzi 29/05/2025 à 08:10

Crédit photo : 123RF

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Alors que le nombre de travailleurs indépendants ne cesse de croître en France, leurs revenus, eux, dessinent une mosaïque faite de disparités sectorielles, statutaires et sociales. Combien gagnent les indépendants ? Éclairage sur un univers aux multiples visages.

Depuis une quinzaine d'années, le paysage du travail en France se transforme profondément. De plus en plus de personnes choisissent — ou sont contraintes de choisir — l'indépendance plutôt que le salariat. Qu'ils soient artisans, commerçants, professionnels libéraux ou micro-entrepreneurs, les indépendants forment aujourd'hui une part significative de l'emploi en France. Mais derrière cette dynamique, une réalité demeure trop souvent méconnue : celle de revenus très inégaux, parfois modestes, et marqués par une forte précarité. L'édition 2025 du rapport Emploi et revenus des indépendants de l'Insee apporte un éclairage sur cette diversité de situations économiques.

Une population en expansion

En 2022, la France comptait 4,4 millions d'indépendants, dont 4 millions exerçant une activité non salariée, principale ou secondaire. Ce dynamisme est notamment porté par la montée en puissance du statut de micro-entrepreneur, adopté par près de la moitié des non-salariés. Ce phénomène traduit une diversification des formes d'emploi, entre recherche d'autonomie et précarité économique.

Un écart de revenus frappant

Le clivage le plus marquant dans les revenus des indépendants concerne le statut juridique. Les non-salariés dits « classiques » perçoivent en moyenne 4.030 euros nets par mois en 2022, contre seulement 670 euros pour les micro-entrepreneurs. Ces derniers exercent souvent leur activité à temps partiel ou en complément d'un emploi salarié, ce qui explique en partie ce différentiel. De plus, leur chiffre d'affaires est plafonné par la législation (72.600 euros pour les services, 176.200 euros pour le commerce), ce qui limite la progression des revenus.

De fortes disparités sectorielles

Les écarts de revenus s'observent également selon les secteurs d'activité. Les professions médicales (médecins, dentistes), juridiques (avocats, notaires), ou financières (comptables, assureurs) figurent parmi les mieux rémunérées. À l'opposé, les secteurs des arts, du spectacle, des taxis/VTC ou du commerce de détail hors magasin peinent à offrir des revenus confortables : parfois moins de 1.500 euros par mois pour les non-salariés classiques, et souvent bien moins pour les micro-entrepreneurs.

Les inégalités se creusent

Les revenus des indépendants sont plus concentrés que ceux des salariés : 10 % des non-salariés classiques captent 39 % de la masse totale des revenus du groupe, contre 27 % chez les salariés du privé. Parmi les micro-entrepreneurs, cette concentration est encore plus marquée, signe d'inégalités importantes. Le rapport entre les plus hauts et les plus bas revenus peut dépasser un facteur de 80.

Les femmes, qui représentent 41 % des non-salariés non agricoles, gagnent en moyenne 20 % de moins que leurs homologues masculins dans le non-salariat classique. Chez les micro-entrepreneurs, l'écart est de 17 %. En cause : des temps de travail moindres, une orientation vers des secteurs peu rémunérateurs, et des entreprises souvent de plus petite taille.

Quant aux jeunes, ils sont peu présents parmi les indépendants classiques, souvent faute de capital ou d'expérience. Ils se tournent davantage vers le micro-entrepreneuriat, notamment dans les secteurs numériques ou de livraison.

Un modèle en mutation

Depuis les années 2000, le nombre d'indépendants a bondi de 72 % hors agriculture, porté par des évolutions législatives et une volonté croissante d'indépendance. Mais ce modèle, s'il séduit, demeure fragile économiquement pour beaucoup.

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