
(Crédits photo : - Hervé Chevillot )
Après 2 années d'euphorie, les prix de l'immobilier sont plus calmes, à Angers. Et les locaux peuvent espérer se rapprocher un peu du centre-ville.
Entre +10% et +18%. Sur un 1 an, dans la moitié des quartiers d' Angers , les prix de l'immobilier affichent des hausses à deux chiffres, selon les statistiques des notaires de France que Le Figaro a pu consulter. Mais il semble que la fièvre acheteuse se soit calmée ces derniers mois, à l'instar du marché à l'échelle nationale. « Le soufflé arrive à maturation et est en train de retomber. Mais les prix ne s'écroulent pas », affirme Me Guislaine Bellion-Louboutin, notaire à Trélazé, commune de 15.000 habitants située à moins de 10 kilomètres d'Angers. Sandrine Laurendeau, agent immobilier, confirme cette accalmie: « Les prix s'échelonnent en moyenne entre 3000 et 3500 euros .»
Plutôt que « crise » ou « décote », cette experte du marché angevin depuis 25 ans, préfère parler de « retour à la normale ». « Le marché était hors normes jusque-là. Des biens standards partaient en quelques jours à des prix excessivement élevés. Aujourd'hui, les acheteurs ont le choix et prennent leur temps. » Face à eux, des vendeurs qui « ne sont pas encore à l'écoute ». De quoi gripper un marché où les délais de vente s'allongent, autour de 3-4 mois en moyenne. « Un acheteur et un vendeur s'étaient mis d'accord sur le prix mais le dossier, pour l'achat d'une maison avec un terrain détachable, traînait. Dans le même temps, le prêt a grimpé de 50.000 euros et le prix des travaux aussi », raconte Me Guislaine Bellion-Louboutin. La bonne nouvelle de ce marché plus «normal»? « Nous voyons des locaux revenir », se réjouit Sandrine Laurendeau qui « ne vendait qu'à des Parisiens, pendant le Covid .» « Les locaux peinent encore à acheter dans le centre-ville mais ils n'ont plus à s'excentrer comme avant », ajoute Aurélien Denechere, cogérant L'Adresse Anjou-Maine. La crise sanitaire qui a au moins eu le mérite de « réveiller » Angers, pour Me Bellion-Louboutin. « Les prix de l'immobilier étaient en retard, comparé à la qualité de vie de la ville », estime la notaire.
Cette qualité de vie a plu à Amandine, 27 ans. Née à Angers, elle a vécu pendant 18 ans à Candé mais n'hésitait pas à faire les 30 kilomètres qui séparent cette commune de 3000 habitants pour profiter des nombreux commerces d'Angers. « Angers attire les habitants des communes voisines car c'est une ville à taille humaine qui offre les mêmes services qu'une grande ville », se réjouit Amandine. Aujourd'hui, cette spécialiste des contenus numériques, qui vit en région parisienne, aime retourner à Angers les week-ends. « La ville s'est modernisée avec la construction de grandes halles, dédiées à la gastronomie locale, qui vont ouvrir cet été ou de lignes de tramways mais n'en a pas oublié son patrimoine historique », poursuit Amandine qui se souvient du Château des ducs d'Anjou ou encore des maisons angevines, ces demeures typiques de la fin du 19e siècle. Un bémol: « Les trains sont souvent très remplis même pour des fins de semaines sans jours fériés. Et il y a plus de monde qu'avant dans la ville », souligne Amandine.
Entre 3000 et 3500 euros le m²
La douceur de vivre d'Angers est souvent mise en avant par ses adeptes et a permis à la capitale de l'Anjou d'être régulièrement classées parmi les meilleures villes où il fait bon vivre . « L'immobilier souffre moins à Angers qu'à Nantes par exemple car la ville bénéficie d'une image plus positive. À Angers, vous «achetez» de la sécurité », décrypte Aurélien Denechere. Parmi les quartiers les plus prisés par les acheteurs, Saint-Léonard-Madeleine, au sud-est d'Angers, figure en haut de l'affiche. Sa proximité avec les écoles et les commerces n'y est pas étrangère. Comptez 400.000 euros pour une maison d'une superficie médiane de 110 m², selon les notaires de France.
Au centre-ville, les places de la Visitation et du Lycée sont aussi très recherchées pour leur proximité avec la gare TGV où vous pourrez rejoindre Paris en moins d'1h30. Les prix sont un peu plus élevés: 470.000 euros (pour une maison de 130 m²) ou environ 3800 euros le m² pour un appartement. Pour les familles aux budgets plus modestes, deux quartiers sont «e n devenir », selon Aurélien Denechere: Justices (2580 euros/m²) au sud d'Angers et Belle Beille (2970 euros/m²) à l'ouest. « Une réurbanisation est à l'œuvre dans ces quartiers avec la construction d'une ligne de tramway et des zones vertes, avec l'étang Saint-Nicolas à proxim ité », explique l'agent immobilier du réseau L'Adresse qui espère que cette accalmie sur les prix fera revenir les primo-accédants. « À cause de l'envolée des taux de crédit, ils sont très peu nombreux , alors qu'il y a beaucoup de secundo de 40 à 55 ans », déplore Aurélien Denechere. Une solution inédite commence à attirer de jeunes acheteurs: le viager . L'un d'entre eux, âgé d'environ 30 ans, vient ainsi d'acquérir un appartement de 3-pièces en viager occupé, en périphérie d'Angers. Une manière de capitaliser pour le futur.
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