Selon les chiffres de la direction statistique du ministère de la Santé, un tiers des foyers éligibles au RSA n'en font pas la demande. Plus de 750 millions d'euros ne sont ainsi pas distribués chaque année.

1 foyer éligible sur 3 ne réclame pas le RSA / annie-spratt-TBHOuN6URGU-unsplash
Seul 66% des bénéficiaires du RSA en profitent
Le RSA - Revenu de Solidarité active - doit permettre aux foyers aux revenus modestes de bénéficier d'une aide financière, mais force est de constater que le dispositif connaît quelques errements. Car selon les chiffres publiés récemment par la Drees - direction statistique du ministère de la Santé -, plus d'un tiers des foyers éligibles (34%) ne réclament par leur aide. A l'arrivée, ce sont ainsi plus de 750 millions d'euros qui restent chaque année dans les caisses de l'Etat, car les bénéficiaires potentiels du RSA n'ont pas connaissance du fait qu'ils peuvent y prétendre. L'étude de la Drees s'est par ailleurs penchée sur le profil des personnes qui ne réclament pas le RSA et il en ressort plusieurs informations marquantes. Les couples sans enfant et les jeunes diplômés sont ainsi les deux catégories de personnes chez qui le taux de non-recours est le plus élevé, avec respectivement 44% et 54%. Autre fait saillant de l'étude : le taux de non-recours au RSA est particulièrement important en milieu rural, dans les villages et les bourgs de moins de 5 000 habitants et à l'inverse, il est plus faible dans les villes moyennes. Par ailleurs, la méconnaissance du système d'aides publiques éloigne du RSA les bénéficiaires potentiels, de même que l'absence de service public dans certaines régions, ou encore la fameuse fracture numérique selon laquelle nombre de personnes ne peuvent ou ne savent pas effectuer les démarches administratives en ligne. Ces bénéficiaires potentiels du RSA passent à côté d'une aide oscillant entre 330€ par mois et 560€ par mois en fonction de la composition du foyer et des revenus. Un montant non négligeable.
Un phénomène qui amplifie la pauvreté
Les 750 millions d'euros de RSA qui demeurent chaque année dans les caisses de l'Etat ne sont pas une bonne nouvelle selon la Cour des Comptes. L'institution alerte en effet sur les répercussions néfastes sur la pauvreté en France comme sur les finances publiques : le coût de la pauvreté augmenterait en effet mécaniquement les dépenses publiques. Ainsi, d'un point de vue tant économique que social, le phénomène a des conséquences négatives pour toutes les personnes qui ne profitent pas du dispositif. La Cour des Comptes met ainsi la pression sur les services sociaux de l'Etat pour qu'ils renversent rapidement la vapeur. Pour faciliter l'accès au RSA, une solution avait pourtant été envisagée au tout début de quinquennat avec le versement automatique des différentes aides aux bénéficiaires potentiels. Le principe est de délivrer l'intégralité des aides publiques à toute personne pouvant y prétendre sans qu'elle ait à réaliser quelque démarche que ce soit. Reste qu'à ce jour la mesure n'a toujours pas été mise en œuvre.
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