D’après Les Echos, plus d’un quart des salariés éligibles au chômage ne demanderait pas à bénéficier de cette allocation. Un chiffre qui correspond avec une autre observation faite par le ministère du Travail, sur les non-demandeurs du RSA (revenu de solidarité active). Pour quelles raisons les travailleurs ne réclament-ils pas l’assurance-chômage à laquelle ils ont pourtant droit ?

1/4 des bénéficiaires de l'allocation chômage ne la réclame pas - iStock-Richard Villalonundefined
Un rapport surprenant
Un rapport sur le non-recours à l’assurance-chômage a récemment été publié. Dans ce rapport, Olivier Dussopt, le ministre du Travail a transmis au Parlement ces données qui sont pour le moins surprenantes. En effet, le rapport indique qu’entre 25% et 42% des chômeurs ne réclament pas l’allocation chômage à laquelle ils sont pourtant éligibles. Ce chiffre peut sembler surprenant, et pourtant il coïncide avec le taux de personnes qui n’ont pas non plus fait une demande de RSA, allocation à laquelle elles étaient pourtant éligibles. Pour calculer le pourcentage de non-recours, l’étude analyse le nombre de personnes éligibles à l’allocation et comptabilise celles qui n’ont pas fait de recours. Une étude confiée à la Direction statistique du ministère avec le concours de chercheurs de l’École d’économie de Paris, précise Les Echos.
Entre 390.000 et 690.000 personnes concernées
L’étude précise que « les personnes non inscrites à Pôle emploi dans l'année qui suit leur fin de contrat varie entre 25 % et 42 % ». Ce pourcentage représente donc entre 390.000 et 690.000 personnes. « En outre, tenir compte des fins de contrat des personnes déjà inscrites fait mécaniquement baisser le taux de l'ordre de 11 points sans impact sur le nombre de non-recourants », ajoute le rapport. Un chiffre tout de même assez élevé qu’ont tenté d’analyser les auteurs de cette étude.
Le profil des non-demandeurs
Les chercheurs ont eu du mal à identifier un profil type des non-demandeurs. En termes d’âge, de sexe ou de catégorie socio-professionnelle, aucun profil particulier ne s’est démarqué. Cela semblerait plutôt lié aux types de contrats de travail effectués avant le chômage. Résultat, les salariés en contrats temporaires, ceux en CDD ou en intérim sont les plus nombreux à ne pas demander le chômage. Contrairement à ceux en CDI qui font presque systématiquement une demande d’allocation. La durée du contrat joue également sur ce pourcentage. Ainsi, plus le contrat de travail était court, moins l’assurance-chômage est réclamée.
Quelles sont les raisons de ce non-recours ?
Il semblerait que les non-demandeurs n’effectuent pas leur recours au chômage pour plusieurs raisons. La première étant une mauvaise information des règles d’indemnisation. Certains ignorent donc simplement qu’ils sont éligibles à cette allocation. Mais la deuxième raison étant la reprise rapide d’un emploi, qui ne justifie pas à leurs yeux, d’effectuer de longues démarches administratives, surtout s’ils jugent que le montant de l’allocation ne sera pas suffisamment intéressant. Un « arbitrage coûts/bénéfices jugé donc défavorable » par les personnes concernées. La crainte d’une stigmatisation a également été avancée par le rapport, ainsi qu’une anticipation de sortie rapide du chômage.
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