Comme innovation rime souvent avec responsabilisation, les routes du futur ne seront pas seulement intelligentes mais aussi bien plus respectueuses de l'environnement. Autonomes en énergie, amovibles et fabriquées avec des matériaux recyclés, les routes de 5ème génération (R5G) font aujourd'hui l'objet de nombreuses recherches et développements en France.

Vers une route plus verte : les innovations pour la route du futur / iStock.com - Solovyova
Des routes qui captent, stockent et fournissent de l'énergie
En décembre dernier a été présenté le projet de R5G de l'EPAMARNE dans le secteur de Marne-la-Vallée. Bientôt expérimentée sur une portion de la D199, cette route du futur est le résultat de huit ans de recherches et d'un accord de coopération entre l'établissement public d'aménagement de ce territoire et l'IFSTTAR (Institut Français des Sciences et Technologies des Transports, de l'Aménagement et des Réseaux). Cette route sera équipée de plusieurs technologies innovantes qui lui permettront de communiquer avec à la fois l'infrastructure, les véhicules et le gestionnaire du réseau. Elle pourra notamment récupérer et stocker l'énergie produite par les éoliennes alentour, ainsi que les centrales géothermiques et photovoltaïques. Jalonnée de micro-capteurs, elle sera capable également d'informer les automobilistes sur le trafic, les intempéries ou encore les accidents. Enfin, la chaussée sera capable de s'auto-diagnostiquer, de s'auto-réparer et, en fonction de la température, de dégivrer en hiver et de se refroidir en été grâce à un fluide caloporteur.Equipées de système d'induction, ces routes intelligentes seront également capables de recharger votre véhicule électrique tout en roulant sur la voie réservée à cet effet.
Des revêtements bio et dépolluants
Les chercheurs travaillent également sur le concept de "chaussée-réservoir" ou "chaussée-poreuse" pour stocker les eaux pluviales dans le corps de la chaussée afin de réguler l'écoulement des eaux. Mais un autre enjeu important est aussi de concevoir des routes qui ne soit plus des mélanges d'hydrocarbures fossiles, peu éco-responsables. Dans cette perspective, l'IFSTTAR travaille sur des matériaux comprenant des liants "bio", comme les micro-algues. L'institut expérimente par ailleurs des revêtements composés de dioxyde de titane qui a la vertu d'absorber le CO2, permettant ainsi de dépolluer à la source. D'autres projets sont à l'étude pour augmenter le réemploi de matériaux afin de fabriquer des enrobés contenant 100% de matériaux recyclés. L'idée, portée notamment par l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) et Eurovia (filiale de Vinci), est de pouvoir construire des routes neuves en utilisant uniquement des matériaux provenant de la déconstruction de routes anciennes. À la clé, des économies substantielles et un impact environnemental bénéfique en arrêtant de fabriquer toujours davantage de bitume.Autre projet innovant et récemment lauréat de l'appel à projets "routes du futur" opéré par l'Ademe, I-Street, coordonné par Eiffage, mise en outre sur des routes préfabriquées et démontables.
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