Pour lutter contre les marchands de sommeil, la SIFAE rachète et réhabilite des logements indignes

information fournie par Boursorama avec Newsgene •03/08/2023 à 13:01

En deux ans d'existence, la SIFAE a déjà acquis 46 pavillons, pour un total de 12 millions d'euros. (Free-Photos / Pixabay)

Dans les zones de tension immobilière en Ile-de-France, les pavillons divisés en de nombreux logements impropres seraient nombreux. Pour lutter contre ce phénomène, l’Etablissement public foncier (EPF) et Action Logement ont créé la SIFAE en 2021. Elle se charge de racheter les pavillons et de les rénover avant de les rendre à des ménages modestes.

En Ile-de-France, l'existence de nombreuses zones tendues ouvre la porte aux marchands de sommeil, en particulier dans le domaine de la division pavillonnaire. Pour lutter contre ces logements souvent insalubres, l’Etablissement public foncier (EPF) et Action Logement ont créé en 2021 une filiale : la SIFAE. Elle se charge de faire l'acquisition des pavillons dégradés pour les transformer en logements décents, rapporte Le Parisien .

46 pavillons acquis

En deux ans d'existence, la SIFAE a déjà acquis 46 pavillons, pour un total de 12 millions d'euros. Quatre départements et 17 villes en Ile-de-France sont partenaires. En région francilienne, et notamment en Seine-Saint-Denis, le problème est en effet considéré comme important. Selon les services de l'Etat, 28 500 logements y sont catégorisés comme indignes, ce qui représente jusqu'à 30 % dans certaines villes.

Par ailleurs, 40 % des pavillons achetés étaient divisés en plusieurs logements et 37 % étaient insalubres ou présentaient des signes d'insalubrité. Pour les repérer, la SIFAE fait de la veille sur Internet et sur le terrain. La filiale ne peut toutefois intervenir qu'au moment de la mise en vente, à l'amiable.

De gros travaux en perspective

Nos confrères ont par exemple fait part d'un cas à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Sur alerte d'une locataire, une visite a été effectuée dans un pavillon divisé insalubre, puis un arrêté préfectoral a été pris en février 2022, ce qui a mis la propriétaire face à ses responsabilités. Elle a finalement décidé de vendre. Cela a permis à la SIFAE d'intervenir. Elle a contacté l'agence immobilière pour visiter les lieux et réaliser une estimation du prix avec le service des Domaines. Deux pavillons étaient en vente, que la filiale a pu récupérer pour 500 000 euros. Tous les locataires sont partis et des solutions de relogement ont été proposées.

Ces logements seront ensuite entièrement rénovés. « C'est certain, il va y avoir de gros travaux » , ont mis en avant le responsable du patrimoine et la présidente déléguée à la SIFAE. A terme, les logements seront revendus à des ménages modestes, avec un bail réel solidaire (BRS). Ailleurs, à Clichy-sous-Bois, cinq pavillons transformés en 19 logements seront proposés dès 2024.