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Le SMS d'authentification des achats en ligne devrait disparaître
information fournie par Le Figaro 07/11/2018 à 15:47

Jugé trop peu sécurisé, le SMS délivrant un code pour valider nos achats sur Internet devra être remplacé avant septembre 2019.

Les férus de commandes sur Internet devront tôt ou tard changer leurs habitudes. L'Union européenne veut renforcer la sécurité des transactions en ligne. Des conditions plus strictes d'authentification des acheteurs sont par conséquent en cours d'introduction en Europe. Utilisé pour vérifier près de 85% des paiements sur Internet, le SMS (dit SMS-OTP pour «One Time Password») devra être remplacé par des systèmes d'identification plus performants.

Aujourd'hui, la fraude à la carte bleue en ligne représente 0,161 % du montant total dépensé sur Internet. Soit un euro de fraude pour 620 euros de paiement, révèle le rapport annuel de l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement. Un chiffre encore beaucoup trop élevé selon la Commission européenne. Pour lutter contre ce fléau, la directive européenne sur les services de paiement 2ème version (DSP2) est officiellement entrée en vigueur le 13 janvier dernier. Son objectif est notamment instaurer une «forte authentification» des règlements d'achats sur Internet via de nouveaux moyens de vérifications plus sécurisés. «Les SMS de validation de paiement sont facilement piratables aujourd'hui» explique Bertrand Pineau, directeur de l'innovation de la Fédération e-commerce et vente à distance (Fevad). «C'est pour cette raison que nous travaillons avec la Banque de France et les différentes banques pour renforcer la sécurité des achats en ligne» ajoute-t-il. Aujourd'hui, huit Français sur dix utilisent directement leur carte bancaire pour régler leurs achats sur Internet, rapporte une étude de la fintech Be2bill.

Nouvelles exigences sur la reconnaissance du client

L'entrée en vigueur en droit français de partie de la directive sur l'authentification forte des moyens de paiement est prévue pour septembre 2019. Ce qui implique pour les banques de se plier à certaines exigences. Celles-ci devront être capables, avant d'officialiser un règlement sur Internet, de s'assurer de l'identité de l'acheteur. Pour ce faire, trois facteurs de reconnaissance sont mentionnés par l'Union européenne. Le paiement sera par ailleurs certifié une fois deux d'entre eux vérifiés. Les facteurs de reconnaissance sont les suivants: la connaissance, qui consiste pour la banque à demander quelque chose que seul l'utilisateur connaît, la possession, qui implique quelque chose que seul l'utilisateur possède et l'inhérence, qui nécessite la certification d'un trait physique de l'acheteur comme la reconnaissance du visage ou des empreintes digitales. Dès lors que deux de ces points sont officiellement vérifiés, et qu'ils sont indépendants l'un de l'autre, l'achat en ligne peut être officialisé. À noter que l'authentification par SMS valide deux de ces exigences, la possession (téléphone portable) et la connaissance (code transmis par SMS), mais que le SMS étant reçu sur le téléphone, elles ne sont pas indépendantes l'une de l'autre.

«Nous ne voulons pas nous précipiter»

Impliquées dans le renforcement de la sécurité de leurs clients, certaines banques sont toutefois prisent de court par cette mesure. «Les changements exigés par l'Union européenne nécessitent beaucoup d'innovations» indique Bertrand Pineau. Et si quelques banques sont déjà bien avancées sur le sujet, d'autres déplorent des délais de transformation trop courts. «Nous (les banques et la Fedav) ne voulons pas nous précipiter» explique le directeur de l'innovation. «Nous sommes très soucieux de ne pas bousculer l'écosystème. Des changements trop brutaux pourraient pénaliser toutes les parties: les banques, les commerçants et les consommateurs» admet-il en rappelant que la fin des SMS est prévue pour septembre 2019. Pour l'instant, «la carte biométrique est le système de remplacement le plus développé» précise-t-il. Cette nouvelle génération de carte qui intègre un capteur d'empreintes digitales devrait être proposée dès janvier 2019 par quelques banques françaises. D'autres systèmes de vérification plus poussés, introduits via les applis de certaines banques, devraient aussi apparaître d'ici peu.

Plus de sécurité, moins de fluidité

Du côté des commerçants, on sait que ces nouveaux systèmes d'authentification réduiront la fraude. Mais ils créent cependant de nouveaux problèmes. En effet, le développement de la sécurité rallonge le parcours du client sur le site, le processus d'achat est plus long et le taux de conversion est naturellement réduit.En clair, il rend l'achat plus long, plus laborieux pour le client et réduit indégniablement les achats pour les commerçants.

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