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Le coliving: le bon filon immobilier des décennies à venir ?
information fournie par Le Figaro 27/06/2019 à 06:00

Le coliving: le bon filon immobilier des décennies à venir ? (Crédits photo : Unsplash - Helena Lopes)

Le coliving: le bon filon immobilier des décennies à venir ? (Crédits photo : Unsplash - Helena Lopes)

Ce concept hybride entre hôtel et colocation traditionnelle n'est pas qu'une tendance immobilière en vogue mais s'affirme dans les métropoles tricolores comme l'offre locative de demain, qui s'adapte à l'évolution des modes de vie.

Le coliving ou «vivre-ensemble», modèle de colocation 3.0, né dans les années 2000 sur la côte ouest des États-Unis, séduit en France. Ce concept accompagne les nouveaux modes de vie des jeunes actifs et promeut une liberté de choix entre vie en communauté et espaces privatifs. Le secteur résidentiel est ainsi repensé pour une demande jeune et promet un équilibre entre la convivialité d'une colocation et les services d'un appart'hôtel. Le coliving est-il donc une offre disruptive dans l'air de son temps, ou un simple vocable marketing apposé à une offre locative déjà existante?

Dans son étude «Le coliving: la résidence gérée destinée aux jeunes?» parue fin mai 2019, le groupe de conseil en immobilier d'entreprise CBRE répond à cette question en soulignant que le marché en France est «encore à l'état embryonnaire». Amené à se développer dans le futur, le produit intéresse beaucoup les investisseurs immobiliers en dépit du manque d'offre.

L'ode à la joie... et au partage

Les notions de partage et de flexibilité au cœur du concept, s'inspirent du célèbre modèle de coworking de la Silicon Valley - un modèle hybride où les espaces de travail sont partagés pour correspondre à l'essor d'un profil nouveau, celui du travailleur nomade. Les logements proposés en coliving se basent ainsi sur la communalisation des espaces en communs (salle de sport, conciergerie, pressing, salon, toit-terrasse, etc.). Ils garantissent cependant à leurs habitants le confort d'un studio privatif, d'une superficie de 20 à 30m2, entièrement meublé, avec kitchenette et salle de bains.

Cet écosystème de partage d'espaces de vie et d'utilisation durable des ressources se développe dans les métropoles françaises comme ECLA à Massy-Palaiseau, La Casa en banlieue parisienne, The Lime à Biarritz et The Babel Community à Marseille. Pensé pour les «nomades digitaux» qui travaillent tout en voyageant: le coliving permet de s'intégrer dans une communauté, de profiter de services sans penser aux tracas du quotidien.

Entre l'hôtel et la coloc' étudiante, le coliving s'impose

Ce concept d'habitat mutualisé cible avant tout un public de jeunes actifs et répond à leur besoin de flexibilité de l'engagement - en raison de modes de vie évolutifs. La stagnation de l'offre de logement en métropole, le calvaire pour trouver un logement en zone tendue, l'inflation des prix de l'immobilier, etc. autant de problèmes auxquels le coliving vise à apporter une solution.

Pierre-Édouard Boudot, Directeur de recherche et prospective de CBRE, indique que le public visé est celui des Millenials. Génération née à partir des années 1980, ils vivent tels des «individualistes grégaires» qui recherchent la vie en communauté, tout en préservant un espace qui leur est propre. Couplé à des services et des prestations de type Internet, laverie, ménage... le succès du concept est assuré. Avec ce modèle d'habitat hybride, on procède ainsi à la valorisation de l'usage plutôt que la propriété.

L'offre vise néanmoins un public plus large, comme les personnes divorcées, célibataires, les expatriés, les étudiants et les seniors désirant tisser du lien social et financièrement incapables d'accéder à la propriété. La durée de séjour en coliving est comprise entre 1 mois et 1 an. Une solution immobilière innovante qui prétend répondre à la crise du logement en zone tendue.

Les prometteurs immobiliers adeptes de ce nouveau mode de vie

Les promoteurs tels Vinci Immobilier avec son projet Bikube, Bouygues Immobilier avec Koumkwat ou encore BNP Paribas Real Estate se lancent depuis 2017 dans le marché du coliving. Le marché locatif en pleine expansion dans les métropoles bénéficie ainsi d'une forte demande, ce qui assure des taux d'occupation élevés.

Les promoteurs multiplient de tels projets dans les métropoles comme Paris, Marseille et Toulouse et proposent des loyers attractifs. La résidence de coliving Flatmates de Xavier Niel livrée en janvier à Ivry-sur-Seine, propose par exemple des logements à partir de 400€ par mois. L'engouement des promoteurs s'explique par la double opportunité de construire puis de s'occuper de la gestion de ces immeubles partagés. Les loueurs bénéficient en outre d'un avantage fiscal car le coliving peut permettre de prétendre au statut de Loueur en meublé non-professionnel (LMNP), voire professionnel (LMP).

Utopie des années 1970 qui fait écho au phalanstère du XIXe siècle de Charles Fourier, le coliving est devenu un produit immobilier tangible des grandes villes occidentales, pour repenser l'habitat urbain. Un concept qui s'adapte aux évolutions sociologiques des métropoles et qui s'inscrit dans le concept de «ville intelligente».

Julien Morville, co-fondateur de l'opérateur de coliving Sharies, estime que les modes de vie ont radicalement changé par rapport à l'offre de logements. Cette «distorsion significative entre le produit et la demande va conduire à un effet de rattrapage important» dans les prochaines années.

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