L’architecte principal du cabinet Zaha Hadid a révélé que sa société utilisait intensivement des images générées par les logiciels d’intelligence artificielle.
Pour le grand public, l’Intelligence artificielle n’est devenue un élément du quotidien que tout récemment avec la mise à disposition gratuite de l’interface ChatGPT. Mais il faut bien reconnaître que des professionnels du graphisme utilisaient depuis plus longtemps des logiciels de création «intelligente» tels que Dall-E, Midjourney ou encore Stable Diffusion. Comme pour son alter ego textuel, les résultats sont souvent bluffants comme le montre cette série d’outils électroménagers redessinés à la manière de l’architecte catalan Gaudí, avec l’aide de Midjourney .
Visiblement, les architectes sont aussi clients de ces technologies. Le Belge Vincent Callebaut, spécialiste des villes vertes, utilise régulièrement cette technologie pour illustrer l’urbanisme futur qu’il entrevoit. Récemment encore, il le faisait pour revisiter le Paris de Haussmann . Les grands cabinets sont, quant à eux, plus discrets sur le sujet. Ce n’est pas le cas de Zaha Hadid Architects qui par le biais de son associé principal, Patrik Schumacher, n’a pas hésité à expliquer que la plupart des projets de l’agence sont développés avec le recours à ces outils.
Paternité revendiquée
Au cours d’une récente table ronde consacrée à l'apport de l'Intelligence artificielle au design , l’architecte n’a pas hésité à dire que si ce recours n’était pas systématique, il encourageait la production de ces images de synthèse, notamment en tout début de projet pour élargir ses horizons. « Vous n’avez même pas besoin de faire grand-chose, vous les montrez brutes et vous pouvez générer des idées avec les clients et au sein de l’équipe », explique-t-il dans des propos repris par le site Dezeen. L’architecte admet aussi qu’il en ressort quelques très bonnes idées et de nouvelles formes qui font parfois la différence pour être sélectionné.
D’un point de vue pratique, dans la plupart des cas, les architectes réclament à l’Intelligence artificielle de proposer un dessin «à la manière de Zaha Hadid». Simplement, ils lui demandent différents attributs particuliers, des suggestions programmatiques, des modifications, etc. «J’accepte tout cela dans notre œuvre, précise encore Patrik Schumacher. Tout ce qui en ressort, j’en revendique la paternité en termes de validation, de sélection, d’élaboration. Je me sens donc plutôt renforcé par toutes ces possibilités.»
Zaha Hadid Architects, qui est l’un des plus gros cabinets britanniques et qui recrute des profils parmi les plus recherchés a développé son équipe de recherche interne dédiée à l’intelligence artificielle. Technophile enthousiaste et théoricien de l’architecture, Patrik Schumacher estime qu’il faut « être plus positif et moins paranoïaque » au sujet de la technologie. Il balaie d’un revers de la main, les récents appels au moratoire sur le développement de nouveau outils encore plus puissant que GPT-4.
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