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Jusqu'à 32% des revenus : le logement est le "carburant de toutes les inégalités", s'alarme Oxfam
information fournie par Boursorama avec Media Services 04/12/2023 à 08:42

En vingt ans, les prix des biens immobiliers ont augmenté "quatre fois plus vite que les revenus", a souligné Cécile Duflot.

Cécile Duflot à Paris, le 14 juin 2023. (  /  )

Cécile Duflot à Paris, le 14 juin 2023. ( / )

L'ONG Oxfam s'alarme lundi 4 décembre dans un rapport de la "course au profit" qui anime des acteurs privés du secteur du logement alors qu'il s'agit d'un droit fondamental qui devrait être "inscrit dans la Constitution".

Intitulé "Logement: inégalités à tous les étages", ce premier rapport d'Oxfam consacré au logement dresse le constat d'un creusement des inégalités dans l'accès à un logement abordable et rénové en France. "On s'est rendu compte que la question du logement est le carburant de toutes les inégalités ", a déclaré lors d'une conférence de presse Cécile Duflot, directrice générale d'Oxfam France, rappelant qu'en 20 ans les prix des biens immobiliers ont augmenté "quatre fois plus vite que les revenus".

Premier poste de dépense contrainte des Français, le logement est passé d'une part de 9,5% du revenu brut des ménages en 1960 à 23% aujourd'hui, voire 32% pour les plus modestes, souligne l'association spécialisée dans la lutte contre les inégalités et la pauvreté.

Désengagement progressif de l'État

Le rapport fait état d'un désengagement progressif de l'État, qui "a ouvert la voie au secteur privé et aux investisseurs financiers, jusqu'à la financiarisation", provoquant des "déséquilibres importants entre l'offre et la demande". C'est le cas du logement intermédiaire, segment situé entre le parc social et l'offre privée, avec la multiplication de résidences privées (étudiantes et seniors) "au détriment d'une offre abordable pour les plus précaires", observe Oxfam, rappelant qu'un étudiant consacre 44% à 60% de son budget mensuel au logement.

Pour attirer les investisseurs, la réponse politique a été de "développer des niches fiscales" , mais trois d'entre elles "ont coûté près de 11 milliards d'euros en 12 ans", ce qui aurait pu permettre "la construction de plus de 70.500 logements sociaux", ont calculé les auteurs.

Oxfam juge aussi la fiscalité "inadaptée" à la montée des inégalités, favorisant au contraire "l'accumulation du patrimoine immobilier" tout comme l'augmentation de la part des logements vacants et des résidences secondaires.

Parmi les recommandations formulées, le rapport propose d'inscrire le droit au logement dans la Constitution afin qu'il soit élevé au même rang que le droit à la propriété. Il propose aussi de restreindre voire d'interdire les sociétés d'investissement immobilières cotées (SIIC) dans l'investissement résidentiel, de supprimer les niches fiscales pour les locations type Airbnb et d'offrir la possibilité aux maires d'interdire ces dernières lorsqu'il s'agit de résidences secondaires.

Oxfam souhaite enfin expérimenter l'encadrement des prix du foncier et rendre la taxe foncière plus progressive.

31 commentaires

  • 04 décembre 17:54

    On construisait env 400.000 logements, on est maintenant à env 50.000 et encore, parce que l'Etat les achète aux promoteurs. Nos réponses nationale et européenne aux crises du Covid et de l'énergie ont coûté des centaines de milliards et déclenché une inflation jamais vue depuis 40 ans. Et ce sont les acteurs du privé qui sont responsables ??!! La morale de bcp de responsables politiques, c'est que tout est la faute du pékin de base.


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