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Fin des moteurs thermiques : qu'est-ce que le carburant synthétique ?
information fournie par Boursorama avec LabSense 13/04/2023 à 08:30

La vente de voitures thermiques, qui devait être interdite au 1er janvier 2035, va finalement se poursuivre. L'Europe a accepté la proposition de l'Allemagne de remplacer les carburants pétroliers par des carburants synthétiques. Qu'est-ce que le carburant synthétique, et que faut-il en penser ?

Fin des moteurs thermiques, qu'est-ce que le carburant synthétique iStock-richard johnson

Fin des moteurs thermiques, qu'est-ce que le carburant synthétique iStock-richard johnson

Utiliser un carburant "plus propre" : le compromis accepté par l'Europe

L'Allemagne, suivie par quelques autres pays (dont l'Italie et la Pologne) menaçait de bloquer le projet d'interdiction des voitures thermiques prévue pour 2035, si quelques aménagements n'étaient pas acceptés par l'Europe, notamment la possibilité d'utiliser des carburants de synthèse pour alimenter les moteurs thermiques. La Commission européenne a fini par céder aux exigences du chef de file de l'industrie automobile, et un terrain d'entente semble avoir été trouvé. Mais, à ce jour, rien n'est encore acquis ni acté. Il reste en effet à négocier les conditions d'utilisation de ce carburant nouvelle génération, qui n'est pas sans poser de nouvelles questions. Et l'Allemagne n'est vraisemblablement pas prête à voir sa proposition se réduire comme peau de chagrin, avec un champ d'utilisation réduit au minimum...

Qu'est-ce que le carburant synthétique ?

En principe, le carburant de synthèse, ou e-fuel, semble la solution idéale. C'est d'ailleurs ce qui a incité les constructeurs allemands, notamment Volkswagen, Porsche et BMW, à remettre en cause l'interdiction de la vente de voitures thermiques en Europe au profit des véhicules électriques à batterie. Le carburant synthétique permet le fonctionnement des véhicules thermiques avec un assemblage de molécules produites à partir de sources neutres en émissions de gaz à effet de serre. La fabrication de cet hydrocarbure est bien connue, puisqu'elle s'inspire de la technique de liquéfaction du charbon que l'Allemagne utilisait à la fin de la Seconde Guerre mondiale pour pallier le manque de pétrole. D'autres pays ont ensuite pris le relais pour améliorer le concept, notamment l'Afrique du Sud, lorsqu'elle était sous embargo pétrolier, ou, plus récemment, la Chine. Le procédé chimique actuel repose sur la synthèse du carbone avec de l'hydrogène vert, fabriqué avec de l'électricité bas carbone, afin de produire du méthanol. Associé à différents additifs, le méthanol obtenu est ensuite transformé pour devenir un ersatz de carburant pétrolier parfaitement opérationnel. Tout moteur thermique peut fonctionner, sans la moindre modification, avec du carburant de synthèse, et celui-ci peut également se mélanger avec des carburants pétroliers. Autre avantage : les infrastructures utilisées pour la distribution des carburants traditionnels (telles que les stations-service ou les dépôts pétroliers...) continueront à être opérationnelles.

Un coût de production très élevé

Mais, dans la pratique, cela ne semble pas si simple. Les exigences techniques du carburant synthétique semblent un obstacle important à cette alternative, si tentante qu'elle soit. La fabrication des carburants de synthèse nécessite en effet des quantités considérables d'électricité bas carbone. Une expérimentation de Porsche et Siemens au Chili démontre que le coût de production est très élevé, avec un prix au litre d'environ 10 dollars, coût que Porsche espère néanmoins diviser par cinq. Même si l'équipementier Bosch se montre plus rassurant, en espérant parvenir à 1 €/litre d'ici à 2050, concilier production à grande échelle et coûts acceptables semble un défi majeur. Gerrit Marx, dirigeant d'Iveco (constructeur italien de véhicules industriels), est un fervent détracteur du carburant synthétique, qu'il compare à du champagne. Il évoque également le risque de dépendance de l'Europe à des pays comme l'Arabie Saoudite, dont l'objectif est de se placer en tête du marché de l'e-fuel. En attendant de trouver un compromis, la question divise les pays européens, et la France s'est désolidarisée de l'Allemagne sur cette question stratégique de demain.

5 commentaires

  • 13 avril 10:12

    Je pense que vous n'avez pas compris , les pastèques veulent la décroissance donc retour à la bougie et au cheval attelé ou non.


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