Depuis 2014, les retraités ont perdu entre 10 et 12% de pouvoir d'achat, estiment les neuf organisations à l'origine de la mobilisation.
Manifestation de retraités à Toulouse, en septembre 2020. ( AFP / LIONEL BONAVENTURE )
Plusieurs milliers de personnes âgées ont défilé jeudi 2 décembre à Paris pour demander une revalorisation immédiate des pensions de retraite de 300 euros. Déjà dans la rue pour exprimer leur mécontentement il y a deux mois, ces manifestants (20.000 selon la CGT, 6.000 selon la préfecture de police) ont une nouvelle fois répondu à l'appel de neuf syndicats (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires) et associations (FGR-FP, LSR, Ensemble et solidaires), entre Denfert-Rochereau et Invalides.
Depuis 2014, les retraités ont perdu entre 10 et 12% de pouvoir d'achat, estiment ces organisations. En un an, les prix ont augmenté de "1,9 %, alors que les retraites de base n'ont augmenté que de 0,4 % et les complémentaires de 1 %", dénonce la CGT.
"Mettre plus de 10.000 retraités dans la rue, ça vous donne la dimension de colère des personnes âgées en France", a souligné le secrétaire général de l'UCR-CGT, Marc Bastide, en tête de cortège.
Le responsable syndical a mis en avant une augmentation des frais de santé qui, en raison des dépassements d'honoraires, limite l'accès aux soins. "Prenez par exemple la chirurgie de la cataracte, c'est 600 euros pour les deux yeux, ça devient mission impossible pour nous", a-t-il fait valoir.
Revalorisation de 300 euros
Toutes les organisations expriment la même revendication, présente sur de nombreuses pancartes : une augmentation immédiate de 300 euros "pour qu'aucune retraite ne soit inférieure au Smic", a rappelé Viviane Gobeaut (FSU), "même si celui-ci est déjà trop bas".
Malgré l'indemnité inflation de 100 euros accordée aussi aux retraités percevant une pension inférieure à 2.000 euros net, Julienne, venue de Lyon, s'insurge : "C'est scandaleux de devoir attendre février pour la toucher alors que c'est maintenant qu'on est dans la misère". À trois semaines du début des fêtes de fin d'année, Christian Laye, 76 ans, dit avoir du mal à joindre les deux bouts car "les prix augmentent davantage en cette période". Lui aussi aimerait "se faire plaisir" en achetant viande et poisson, des produits "chers" qu'il ne peut plus s'offrir.
Cette action s'inscrivait dans le cadre de la 11e journée de mobilisation des retraités depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron.
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