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Dans les coulisses de l’usine Carambar, à Bondues, qui fabrique jusqu’à 40 tonnes de bonbons par jour
information fournie par Le Figaro 21/05/2025 à 16:20

A Bondues, près de Lille, le confiseur fabrique plusieurs bonbons dont le célèbre bâtonnet connu pour les blagues sur son emballage. Plus de 5000 tonnes ont été vendues en 2024.

Le long couloir de l’usine Carambar & Co de Bondues, en banlieue de Lille, ressemble un peu à celui de la chocolaterie de Willy Wonka. Les narines prises par les douces odeurs de sucre chaud, on passe devant des salles aux noms évocateurs : «chocolaterie» , «gélatine» , «caramel» … Une petite lucarne percée dans la porte permet d’apercevoir dans chaque atelier le ballet des ouvriers qui alimentent en sucre les machines qui débitent par milliers les différents bonbons fabriqués ici.

Au fond du couloir se trouve l’atelier du bonbon phare du groupe : le Carambar. Sur un tapis roulant, la pâte de caramel s’étire en continu, avant d’être découpée en gros morceaux puis ajoutée à une sorte de gros rouleau de près de 50 centimètres de diamètre qui contient à lui seul plus de Carambar que l’on ne pourrait en manger dans toute une vie. La préparation passe ensuite à travers plusieurs roues qui en font un long fil, découpé à la vitesse de l’éclair par une machine qui en fait des bâtonnets aussitôt emballés dans leurs célèbres papillotes, sur lesquelles sont imprimées les traditionnelles blagues.

Deux semaines de repos pour les Carambar aux fruits

Près de 800 Carambar sont produits chaque minute, explique Valentin Rapasse, responsable de production. À côté de la ligne du caramel original, une autre fabrique ceux aux goûts fruités. Le processus est similaire, si ce n’est que le Carambar aux fruits doit être étiré «pour réduire la densité du produit et permettre sa cristallisation» , détaille Valentin Rapasse. Contrairement à leurs cousins au caramel, ces bonbons-là ne peuvent d’ailleurs pas être consommés immédiatement en sortie de production : «Il faut deux semaines pour que le processus de cristallisation leur donne cette texture molle, sinon ils sont cassants.»

Seule partie du processus invisible : le mélange des ingrédients et leur cuisson, qui se passent dans des cuves fermées. On y trouve majoritairement du sucre, du sirop de glucose, de l’huile de palme et de l’eau, avec du cacao et du lait dans la recette au caramel, et des arômes et colorants dans la recette fruitée. Le sirop obtenu est cuit puis refroidi pour obtenir la pâte de base du bonbon. Une troisième ligne, plus loin, permet de fabriquer les Carambar Atomic, avec du sucre piquant à l’intérieur.

Mélange à la main

Une fois emballés dans leur papillote, les Carambar sont stockés à l’unité dans des bacs, empilés par des robots sur des palettes, puis celles-ci sont emmenées dans l’entrepôt de stockage par les ouvriers. Certains bonbons devront attendre avant d’être mis en sachet, car ils doivent pour la plupart être mélangés avec d’autres goûts. En général, détaille Valentin Rapasse, «on fait deux jours et demi de production pour un arôme, puis on change» .

Une fois que les quantités nécessaires pour faire un sachet sont disponibles, les caisses de Carambar sont amenées sur les lignes d’emballage. Ce jour-là, on prépare des Carahéros, une référence en partenariat avec les pompiers qui diffuse des messages de prévention . Et le mélange des trois saveurs (caramel, cola, citron piquant) se fait… à la main ! Des ouvriers vident successivement une cagette de chaque goût et brassent les Carambar grossièrement avant qu’ils ne soient emportés par le tapis roulant.

En parallèle, la machine d’emballage prépare les sachets plastiques en scellant la bobine qui défile en continu, avant de lâcher dans chaque paquet la portion demandée (ici, 380 grammes) puis de le fermer complètement. Chacun passe ensuite sur une balance qui vérifie que le poids est plus ou moins au calibre. Les sachets sont, enfin, rangés dans des cartons, prêts à être expédiés.

23 millions d’euros investis pour moderniser l’usine

Historiquement implantée à Marcq-en-Barœul (Nord), près de Lille, la production de Carambar a été relocalisée quelques kilomètres plus loin, à Bondues en 2021, sur le site de Lutti. Près de 23 millions d’euros ont été investis depuis 2023 sur les lignes de l’usine, dont celles de Carambar, «notamment pour les rendre plus efficientes» , explique Marc Auclair, président de Carambar & Co. Le groupe, passé entre les mains du fonds d’investissement français Eurazeo en 2017 , a également travaillé à limiter les pertes - «70% de notre coût vient des matières premières, il faut donc limiter les déchets» - et à l’introduction d’une nouvelle recette, avec un remplacement progressif de la gélatine dans les Carambar aux fruits.

Les lignes de la marque aux blagues peuvent désormais sortir jusqu’à 40 tonnes de bâtonnets par jour. Elles tournent seulement la semaine, «ce qui nous permet d’avoir une réserve de capacité pour augmenter la production» , précise Marc Auclair. Carambar a généré en 2024 environ 35 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit 8% des revenus du groupe. Vendu quasi exclusivement en France, le bonbon avait vu ses ventes chuter à 3500 tonnes en 2022. Elles sont remontées à 5000 tonnes l’an dernier, assure le patron, qui a l’objectif d’atteindre les 10.000 tonnes à terme. Pour cela, «on se pose la question de l’export, maintenant que notre chaîne est modernisée» , avance Marc Auclair. Pour cela, il faudra déjà traduire les blagues.

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