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Coronavirus : faut-il craindre une véritable pénurie de gel hydroalcoolique ?
information fournie par Le Figaro 03/03/2020 à 15:42

De nombreuses pharmacies sont «dévalisées», tant la demande est importante.

Après la pénurie de masques de protection, dont les prix s'envolent sur internet, la France se dirige-t-elle vers une pénurie de gel hydroalcoolique ? La situation dans certaines pharmacies le laisse craindre, alors que 61% des Français se disent inquiets face à l'épidémie de coronavirus.

Dans le quartier de l'opéra Garnier, à Paris, de nombreuses pharmacies font état d'une ruée des clients sur le gel hydroalcoolique. «Dès qu'on en reçoit, ça part comme des petits pains» , raconte une pharmacienne. «Mais il n'y a pas de rupture de stocks pour le moment. Nous continuons d'en recevoir» , tempère-t-elle.

Un peu plus loin, dans une autre pharmacie, une employée nous prévient d'emblée. «Si vous cherchez du gel hydroalcoolique, on n'en a plus du tout. On en a vendu plus de 100 en à peine 30 minutes ce matin !» . La pharmacienne explique qu'un camion de livraison est actuellement en route en provenance des Yvelines pour acheminer des flacons de 300 millilitres. Selon elle, les grands formats d'un litre sont en rupture de stock au niveau national. «Nous avons une liste de plus de 50 clients. Ils attendent qu'on les prévienne dès que nous serons réapprovisionnés» , complète-t-elle.

De nombreux articles de la presse régionale font eux aussi état d'une explosion de la demande. «Pénurie de gel hydroalcoolique à Alençon» , indique Ouest France. «Des pharmacies nancéiennes en pénurie de gel hydroalcoolique» , relate de son côté France Bleu. «Inquiets, les Orléanais entraînent une pénurie de gels hydroalcooliques dans les pharmacies» , titre encore la République du Centre.

Explosion du marché

Pour l'heure, difficile de parler d'une «pénurie» à proprement dit, puisque certaines pharmacies sont toujours réapprovisionnées, mais il est clair que le marché du gel hydroalcoolique est sous haute tension. «Nos commandes ont été multipliées par 2 les deux dernières semaines de février. Le marché a été multiplié par 3 sur le mois de février, et par 10 sur les cinq derniers jours de février» , explique au Figaro David Frappart, directeur marketing de la Cooper. La Cooper commercialise la marque Baccide, numéro 1 des gels hydralcooliques avec 45% de parts de marché en volume. L'entreprise vend ses gels aux pharmacies et à certains enseignes de parapharmacie.

«Nous avons mis en place un plan d'approvisionnement renforcé pour nos gels hydroalcooliques. En plus de notre fabricant à Lille, nous avons mis en place une ligne de production supplémentaire près de notre siège social à Melun» , détaille David Frappart. Avant de poursuivre : «Nous avons également diversifié nos composants (gels et flacons 125 ml et 200 ml, en plus du traditionnel flacon 75 ml), car c'est toute la chaîne d'approvisionnement sur ces produits qui est actuellement sous haute tension et n'arrive pas à suivre l'explosion du marché» .

Pas de risque de pénurie, selon le ministre de la Santé

Invité ce mardi matin sur BFMTV, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a tenté de rassurer sur d'éventuels risques de pénurie, malgré un marché de plus en plus tendu. «Nous avons un énorme producteur de gel hydroalcoolique qui est capable de faire face à la demande. Les Français qui ont besoin d'acheter du gel hydroalcoolique vont en trouver dans les pharmacies» , a-t-il dit. Avant d'ajouter : « Ce que je demande, c'est que le prix du gel ne soit pas multiplié par le contexte, ce ne serait pas acceptable ».

De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) joue la prudence : elle propose une recette de gel hydroalcoolique, pour ceux qui souhaitent le fabriquer eux-mêmes. «La formule est connue et l'OMS met à disposition la formule pour la production de deux sortes de gel hydroalcoolique» , précise l'OMS au Figaro. Il s'agit d'aider les pays à produire localement ces solutions pour les pharmacies, les cliniques et les hôpitaux. Cette formule de l'OMS pourrait s'avérer bien utile si le gouvernement fait passer le niveau d'alerte face au coronavirus au stade 3. Dès lors, le risque d'une pénurie de gel hydroalcoolique pourrait cette fois-ci se concrétiser.

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