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Cet artiste crée la polémique en exposant des photos de résidences secondaires
information fournie par Le Figaro 04/04/2023 à 06:00

Les villas situées sur la côte de Granit rose ont été photographiées sans l’accord des propriétaires qui craignent de voir leur bien cambriolé ou squatté.

De belles maisons cossues avec leurs toits en ardoises gris et leurs volets d’un blanc éclatant. Détrompez-vous, même si les photos de ces maisons sont affichées en vitrine, elles ne sont pas à vendre, ni même à louer. Il s’agit d’une installation photographique qui reprend les codes de représentation des agences immobilières. Cette agence fictive, sous le titre «Les Maisons endormies», prend place dans la vitrine du centre d’art L’Imagerie à Lannion, dans Les Côtes-d’Armor (22), jusqu’au 3 juin 2023. La Sleeping House Agency expose des clichés de villas de bords de mer inhabitées une bonne partie de l’année. « C’est une manière un peu piquante de faire prendre conscience de la problématique du logement », explique l’artiste, Maxime Voidy, à Actu.fr . Et avec elle « la précarisation de l’emploi, la spéculation immobilière et la bétonisation du littoral », énumère-t-il.

Il se déplace dans des stations balnéaires où les taux de résidences secondaires dépassent les 50% et photographie des maisons aux volets clos afin de dénoncer le nombre de logements peu occupés ou vacants. Pour le moment, une vingtaine de stations balnéaires ont été scrutées par son œil aguerri. « Avec des taux de résidences secondaires variant de 50 % à 80 % (source: INSEE), ces villes de bord de mer sont devenues des villes fantômes [...] La jeunesse qui souhaite s’installer dans la région se dirige vers des villes plus dynamiques tout au long de l’année et, plus abordables financièrement », analyse-t-il sur son site .

Des menaces de poursuites judiciaires

Chaque cliché nous éblouit presque par la blancheur des volets fermés. Des nuages entourent toutes les maisons présentées ce qui fait encore plus ressortir le volume des villas. « Les fenêtres obstruées nous privent de l’intérieur, reléguant ainsi la maison à son unique extérieur ; une façade parfois colorée, boursouflée, égratignée... Une fois refermée sur elle-même, l’habitation prend des allures sculpturales », décrypte l’artiste.

Le hic? Les photos ont été prises sans l’accord préalable des propriétaires. Ces derniers, mécontents de voir leur maison de vacance exposée aux yeux de tous, ont adressé un courrier à Actu.fr et menacent de se rendre en justice . Ils craignent notamment d’être cambriolés ou de voir leur bien squatté, leur maison étant montrée comme inoccupée.

Le centre d’art L’Imagerie assure au Figaro n’avoir reçu aucune demande de retrait des photos de la part des propriétaires des biens photographiés mais un courrier anonyme adressé au directeur du journal local le Trégor (Actu.fr), signé «Des abonnés du Trégor», dont les auteurs se présentent de manière générale comme «des propriétaires» sans préciser si ce sont les détenteurs des villas représentées. « À ce jour, personne n’est venu au centre d’art pour demander qu’une photographie soit décrochée. Si tel devait être le cas, l’image en question serait remplacée, en accord avec les recommandations de l’artiste », tente de rassurer la galeriste.

« Cette exposition vise davantage à sensibiliser plutôt qu’à dénoncer. Cette agence fictive tend à susciter des réflexions sur notre rapport à l’habitat et au verbe «habiter» qui, bien trop souvent, se résume au fait de posséder un bien immobilier », assure l’artiste dans un communiqué de presse. Il se défend également auprès du Figaro en déclarant qu’il n’a « pas besoin d’autorisation pour photographier des maisons privées, seules les maisons faites par des architectes peuvent être concernées par le droit à l’image dont l’architecte ou ayant droit reste propriétaire. De plus je ne rentre jamais sur les propriétés, je photographie toujours depuis l’espace public, de la même manière qu’un promeneur lambda pourrait le faire ». Il ne communique d’ailleurs pas les emplacements des propriétés photographiées afin de ne pas « culpabiliser les propriétaires des résidences secondaires », selon ses mots.

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