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Carburants : les prix atteignent de nouveaux records, le gouvernement en quête de solutions
information fournie par Boursorama avec Media Services 25/01/2022 à 14:15

À moins de trois mois de la présidentielle, le gouvernement privilégie l'accompagnement des "personnes qui n'ont d'autre choix que de prendre leur véhicule pour travailler". De sources concordantes au sein de l'exécutif, cela pourrait passer par le relèvement du barème utilisé pour le calcul de l'indemnité kilométrique.

( AFP / LIONEL BONAVENTURE )

( AFP / LIONEL BONAVENTURE )

Alors que les prix des carburants routiers vendus en France ont poursuivi leur progression, franchissant à nouveau des niveaux record la semaine dernière, selon des chiffres officiels publiés lundi 24 janvier, le gouvernement cherche des solutions.

Le gazole atteignait en moyenne 1,6540 euro le litre, soit 3,26 centimes de plus que la semaine précédente, selon les chiffres hebdomadaires du ministère de la Transition écologique arrêtés vendredi. Le litre de SP95 était à 1,7249 euro et le SP98 à 1,7854 euro, soit +1,80 centime dans les deux cas. Même tendance pour tous les autres carburants : 1,6992 le litre de super SP95-E10 (+1,71 centime) et même léger accroissement pour le E85, à 0,7518 euro (+0,16 centime).

Devant cette flambée des prix, faut-il faire un chèque aux Français et être accusé de clientélisme ou laisser filer et être accusé d'inaction ? Empêtré dans ce dilemme, l'exécutif cherche la parade face à ces hausses qui grignotent le pouvoir d'achat à dix semaines de la présidentielle.

Un sujet qui préoccupe le gouvernement

Aussi verticale que la courbe de l'épidémie en ce début d'année, celle du prix de l'énergie préoccupe le gouvernement qui fait turbiner depuis plusieurs jours ses "technos" pour trouver rapidement des amortisseurs. "Cela nous inquiète pas mal. C'est un sujet qu'on suit de près", assure-t-on dans l'entourage du Premier ministre, alors que Bercy confirme qu'une solution émergera "peut-être dans la semaine". Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire est d'ailleurs reçu par Jean Castex à Matignon ce mardi en fin de journée, pour un entretien qui pourrait permettre d'en préciser les détails.

Alors que, poussés par un prix du pétrole en hausse, les carburants volent de record en record, la clé de l'équation est ardue pour l'exécutif dont les marges de manœuvre sont réduites. "Éthiquement, faire en février des mesures de pouvoir d'achat, je trouverais la manœuvre un peu grosse. On me dira : 'Ah c'est pour les élections, c'est scandaleux'", souligne ainsi un poids lourd du gouvernement. "Le calendrier ne nous est pas favorable", abonde un conseiller de l'exécutif. "Si on fait un geste puissant, on nous le reprochera et si on ne fait rien, on nous le reprochera", relève-t-il.

Pas de baisse de TVA

D'autant que depuis l'automne dernier, le gouvernement a déjà abondamment sorti le carnet de chèques face à l'inflation, en décidant de verser une indemnité de 100 euros à 38 millions de personnes (16,6 l'ont pour l'heure effectivement touchée), à laquelle s'ajoute un versement exceptionnel de 100 euros en décembre pour les six millions de ménages bénéficiaires du chèque énergie, le blocage des prix du gaz et la limitation à 4% de la hausse des prix de l'électricité.

"On ne peut pas dire que l'État n'a rien fait. On a quand même mis 15 milliards sur la table", martèle-t-on à Bercy. L'exécutif renâcle donc à distribuer une nouvelle aide massive, y compris en abaissant à 5,5% le taux de TVA sur l'essence. "Dix centimes d'euro de moins le litre, sur un plein de 50 litres, c'est cinq euros en moins" pour le consommateur, mais "5 milliards" de pertes de recettes fiscales pour l'État, a ainsi relevé Bruno Le Maire.

Vers un relèvement de l'indemnité kilométrique ?

Le gouvernement vise donc plutôt l'accompagnement des "personnes qui n'ont d'autre choix que de prendre leur véhicule pour travailler", selon Bruno Le Maire. De sources concordantes au sein de l'exécutif, cela pourrait passer par le relèvement du barème utilisé pour le calcul de l'indemnité kilométrique, qui concerne 2,5 millions de foyers imposés déclarant leurs frais réels.

Cette mesure ciblée ne rencontre pas la recommandation du commissaire européen Thierry Breton de verser directement des "chèques spécifiques" aux "ménages défavorisés", "qui en ont le plus besoin".

Un évenntuel relèvement de l'indemnité kilométrique suffira-t-il à prévenir toute éruption sur un sujet qui était au cœur du mouvement des "gilets jaunes" en 2018 ? Cela pourrait-il menacer la campagne de réélection d'Emmanuel Macron, alors que la bosse d'inflation ne devrait pas être surmontée d'ici avril ?

Si l'instauration du "quoi qu'il en coûte" durant la crise du Covid est plutôt porté au crédit d'Emmanuel Macron, "il y a eu des moments compliqués" durant le quinquennat, "par exemple sur l'augmentation de la CSG pour les retraités", ou "la baisse des APL", relève le directeur des études politiques de Kantar Emmanuel Rivière. C'est-à-dire des "symboles qui ont pu donner le sentiment que l'on prenait dans la poche de certains Français", ajoute Emmanuel Rivière qui, il est vrai, ne se "rappelle pas avoir très souvent vu un exécutif crédité sur le pouvoir d'achat".

De quoi amener un conseiller à constater, dépité : la suppression progressive de la taxe d'habitation, l'augmentation de la prime d'activité ou la baisse des cotisations sociales, ont été autant de mesures de ces cinq dernières années que "les gens ont déjà oubliées".

25 commentaires

  • 26 janvier 11:47

    Des années d'études pour nos énarques pour te pondre un chèque de 100€ pour répondre au problème .... un niveau d'élèves de sixième


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