Cette tour de 426 mètres de haut comporterait des milliers de fissures qui menacent sa structure. L’une des plus hautes tours d’habitation du monde cumule les déboires depuis quelques années.
Au 432 Park Avenue, une tour résidentielle parmi les plus hautes et les plus exclusives du monde, on est bien loin de l’expression «luxe, calme et volupté». Depuis quelques années déjà, cette copropriété installée sur la célèbre allée des milliardaires bordant Central Park cumule les déboires. Dès 2017, les critiques se sont multipliées dans la presse pour dénoncer les fuites d’eau, pannes d’ascenseur, grincements et autres oscillations suspectes dont l’immeuble était victime. Pour une adresse où les appartements se négocient en dizaines de millions de dollars , cela fait désordre...
Désormais, c’est pire encore à en croire CNN qui évoque le front uni des copropriétaires qui se retournent contre le promoteur de la tour, CIM Group. À la fin du mois dernier, ils ont lancé une procédure collective impliquant également les sociétés d’ingénierie et d’architectures présentes sur le projet pour leur réclamer 165 millions de dollars de dommages et intérêts. Ils les attaquent pour « fraude de grande envergure », à savoir le fait d’avoir caché aux acheteurs et propriétaires des défauts structurels importants, notamment des « milliers » de fissures graves sur la façade de la tour.
Jennifer Lopez aurait acheté
Achevée en 2015, cette tour de 426 mètres fait partie de ces gratte-ciel ultra-fins (le bâtiment est 15 fois plus haut que large) qui se sont multipliés dans Manhattan. Présenté par le promoteur new-yorkais Harry Macklowe comme «l’immeuble emblématique du 21e siècle», l’endroit aurait attiré des stars telles que la chanteuse Jennifer Lopez ou l’homme d’affaires chinois Ye Jianming. Mais depuis 2017, l’endroit aurait accumulé 20 fuites d’eau sévères selon la plainte. Et désormais, les désordres semblent plus sérieux, avec notamment une fissure de 25 cm de profondeur dans le cœur du bâtiment. Et les dégâts des eaux répétés auraient corrodé une partie de l’acier des colonnes en béton armé de la tour. Des allégations que les accusés nient «avec véhémence».
Le débat portera notamment sur la «façade expérimentale» du bâtiment qui a eu recours à un béton blanc, pour des raisons esthétiques alors que ce matériau ne présente pas les meilleures qualités structurelles. Il a notamment dû être renforcé par la suite pour répondre aux impératifs d’une tour d’une telle hauteur, notamment les risques de vent violent. Selon les plaignants, l’architecte d’origine Rafael Viñoly, aujourd’hui décédé, aurait d’ailleurs exprimé ses préoccupations sur le mélange de béton retenu. Les avertissements et les tests sur maquettes montrant le risque de fissures ont été balayés par les responsables du chantier.
Toujours selon le texte de la plainte, les promoteurs auraient rejeté à plusieurs reprises les recommandations sur la manière de résoudre les problèmes qui se posaient. Il était notamment question d’appliquer un revêtement opaque en élastomère sur la façade pour empêcher les infiltrations d’air et d’eau, infiltrations qui se sont multipliées depuis. Là encore, fin de non-recevoir, car ces changements « modifieraient considérablement » l’apparence du bâtiment et le rendraient moins attrayant pour « les milliardaires du monde entier ».
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