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Qui peut encore acheter un logement en France?
information fournie par Le Figaro 06/09/2023 à 06:00

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

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L'envolée des taux de crédit oblige les ménages, notamment ceux qui rêvent de leur première acquisition, à repenser leur projet de vie immobilier.

D'ordinaire, les Français commencent souvent par acheter un deux-pièces puis une pièce supplémentaire lors d'une naissance par exemple. Mais ça, c'était avant. L'envolée des taux de crédit a complètement chamboulé ce parcours résidentiel. L'achat d'un premier logement de 50 m² n'est pas forcément rentable pour les jeunes ménages. Et surtout pas forcément aux éventuels futurs besoins du couple. Certes, 90% des primo-accédants ont la capacité d'acheter un 50 m², mais ils devront attendre près de 12 ans pour rentabiliser leur achat, selon une étude de Meilleurs Agents, site d'estimation immobilière. Dit autrement pour se constituer un patrimoine au moins équivalent à l'épargne qu'ils auraient amassée en restant locataire.

La rentabilité d'un achat n'est pas forcément la priorité des ménages avant d'acquérir un logement - mais plus de se loger - mais elle peut être utile pour éviter d'avoir à multiplier les achats et donc les frais - (agence, notaire). En à peine deux ans, la durée de rentabilité a été multipliée par 8! Elle est d'autant plus longue que les Français restent en moyenne 7 ans dans leur bien avant de le vendre. « Si on est en couple, acheter un 50 m² signifie qu'on ne prévoit pas d'avoir des enfants tout de suite, sauf si on décide de vivre à 3 dans 50 m² », décrypte Thomas Lefebvre, directeur scientifique de Meilleurs Agents.

Un cycle baissier au-delà de 2024

Dès lors, dans le cas où un couple anticipe un heureux événement, ne serait-il pas plus judicieux de sauter l'étape «deux-pièces» et d'acquérir un logement plus grand? Pas forcément. Certes, ce type d'acquisition - très prisées des ménages durant la crise sanitaire - peut convenir aux foyers qui ont des envies d'espace, mais seulement 57% des 36.000 communes de France sont accessibles aux primo-accédants. Pire: seuls 17% de ces acheteurs y vivent. Pour alléger la durée de rentabilité, les jeunes actifs disposent de deux solutions: négocier une baisse de 30% sur le prix de vente ou doubler son apport personnel. À moins d'avoir affaire à un vendeur pressé, d'avoir de l'épargne en réserve - ce qui paraît peu probable dans les deux cas en ce moment - ou de bénéficier d'un coup de pouce familial - ce qui n'est pas donné à tout le monde -, les primo-accédants risquent d'être condamnés à rester locataires.

Quid des secundo-accédants, ceux qui ont déjà réalisé un premier achat immobilier? La situation est plus favorable. Étant déjà propriétaires, ils peuvent compter sur la vente de leur logement pour gonfler leur apport. Par ailleurs, l'achat d'un logement plus grand correspond à leur projet de vie, même si la durée de rentabilité moyenne d'un achat immobilier, avoisine aussi les 12 ans. « Tant que les prix resteront à ces niveaux élevés, le marché sera principalement porté par les secundo-accédants. Soit au moins jusqu'à septembre 2024 voire sans doute plus », prévoit Thomas Lefebvre qui anticipe une baisse des prix de 4% d'ici un an et un recul de 12% du pouvoir d'achat des ménages malgré la hausse des revenus. Mais, selon cet expert immobilier, « la baisse des prix n'est toujours pas suffisante pour compenser les taux de crédit » qui devraient rester stables autour de 4% d'ici l'automne 2024.

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