Prix de l'essence : le gazole est actuellement bien moins cher que le sans-plomb, voici pourquoi

information fournie par Boursorama avec Newsgene •05/05/2023 à 15:27

Un tel écart de prix entre gazole et essence n'avait pas été enregistré depuis 2016. (Photo d'illustration) (IADE-Michoko / Pixabay )

Le prix du litre de gazole à la pompe est repassé en dessous de celui de l'essence depuis début février 2023. L'écart n'a pas cessé de grandir depuis cette période, après une année où les courbes de prix s'étaient inversées, inquiétant les différents marchés concernés.

Le gazole est redevenu moins cher que l'essence sans-plomb. La bascule est intervenue le 3 février 2023 avec un litre de gazole à 1,88 euro contre 1,89 euro pour le SP-95. Cela faisait alors un an que les courbes étaient inversées, plaçant le litre de gazole à la pompe plus cher que celui de l'essence, rappelle BFMTV .

16 centimes de différence

La différence de prix était minime début février mais n'a fait que s’accroître depuis. Au 28 avril, dernier relevé hebdomadaire des prix à la pompe, le prix du litre de gazole était en moyenne de 1,72 euro contre 1,8782 pour le SP-95, soit près de 16 centimes d'écart entre les deux carburants. Un tel écart n'avait pas été pointé depuis octobre 2016.

Avec la guerre en Ukraine, le prix du gazole est monté en flèche. En octobre 2022, l'écart de prix avec le SP-95 était de 27 centimes, une situation déjà inhabituelle sachant que l'essence est davantage taxée que le gazole (+10 centimes en moyenne). Cette situation avait toutes les chances de durer, car l'embargo total sur le gazole russe débutait en février, alors qu'il représente « 50 % des importations en Europe, 30 % en France » , selon Olivier Gantois, président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip).

Un embargo sans effet

Mais c'est l'inverse qui s'est produit. Le prix du litre de gazole baisse beaucoup plus vite que celui du litre de SP-95, de sorte que l'écart grandit entre les deux carburants. « Les marchés ont constaté que le gazole pouvait être importé d'autres fournisseurs que la Russie » , analyse Olivier Gantois. De plus, la Russie exporte son gazole vers des pays n'appliquant pas l'embargo, qui peuvent ensuite le ré-exporter vers l'Europe.

Dernier point, la « driving Season », période où la consommation de SP-95 augmente jusqu'à juillet, occasionnant une plus forte demande, a commencé aux États-Unis, gonflant la demande en essence. En France, le gazole représente encore trois quarts de la consommation de carburant, malgré une baisse de 1 % entre 2021 et 2022.