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Pailles, couverts, gobelets... les alternatives au plastique ne font pas l'unanimité
information fournie par Le Figaro 03/07/2021 à 14:48

(Crédits photo : Unsplash - Meghan Rodgers )

(Crédits photo : Unsplash - Meghan Rodgers )

Confort, prix, empreinte carbone... Ces nouveaux produits imposés par la loi anti-gaspillage peinent à convaincre consommateurs et professionnels.

Pailles en inox ou en bambou, couverts en bois… Ces nouveaux produits font à présent partie intégrante du paysage des consommateurs dans les bars et les restaurants. La loi anti-gaspillage interdit, depuis le 1 er janvier 2021, l'utilisation de nombreux produits en plastique à usage unique : pailles, couverts jetables, touillettes, couvercles de gobelets à emporter, piques à steak, tiges pour ballon, confettis en plastique et tous les objets en plastiques oxodégradables. Depuis ce jeudi, les emballages en polystyrène (type boites à kebab) utilisés dans la restauration rapide ne peuvent plus, à leur tour, être proposés aux consommateurs.

Cette loi, qui a été votée en février 2020, impose de tendre vers 100 % de recyclage des emballages en plastique à usage unique d'ici 2025. Une mesure saluée par les associations de consommateurs pour son bénéfice sur la santé et l'environnement. « Ça va dans le bon sens, c'est positif pour les consommateurs et leur santé », confirme Jessica Keshlaf de l'association Force Ouvrière Consommateurs.

Si tous les acteurs du secteur semblent d'accord pour dire que cette loi va dans le bon sens, elle a toutefois entraîné la création d'alternatives au plastique qui ne font pas l'unanimité, autant chez les clients que les professionnels. « Les pailles ou les gobelets en carton sont difficiles à utiliser. Ils ramollissent et se désagrègent. En ce qui concerne les couverts en bambou, la sensation n'est pas très agréable non plus. Le mieux est d'amener ses propres couverts », reconnaît Julie Vanhille, secrétaire générale de l'Association de Défense, d'Éducation et d'Information du Consommateur (Adeic).

Un prix plus élevé pour les professionnels

D'autres solutions semblent mieux convenir, au moins du côté des consommateurs : les pailles en inox notamment. « Il n'y a pas de retour négatif là-dessus. Ça semble être l'option à privilégier », affirme la secrétaire générale de l'Adeic. Les professionnels sont plus mitigés sur la question à cause de la difficulté à les nettoyer.

Du côté des restaurateurs, la problématique du prix de ces nouveaux produits se pose également. « Pour les gobelets et les pailles en carton, le prix est 1,8 fois plus élevé que ceux en plastique », affirme Hervé Dijols, président du SNRTC. L'inox est un matériau encore plus haut de gamme, et plus cher.

Au-delà du prix et du confort, la problématique du respect de l'environnement se pose également sur ces nouveaux produits. L'UFC-Que Choisir a notamment réalisé un test portant sur 57 de ces produits qui met en avant une trop grande présence de composés dangereux pour la santé ou pour l'environnement. L'association demande un renforcement de la réglementation européenne, concernant les matériaux autorisés comme substituts aux plastiques mais aussi les allégations environnementales. « Les emballages biodégradables proviennent majoritairement de Turquie et d'Asie. Leur empreinte carbone est très mauvaise », revendique Pascal Mousset, le président du Groupement national des indépendants hôtellerie, restauration et traiteurs (GNI) Paris Île-de-France.

Pour ce restaurateur, la consigne est la solution à privilégier. De jeunes pousses françaises se lancent sur ce créneau telles que La Consigne GreenGo ou Reconcil pour proposer un système de consigne aux restaurateurs, principalement pour leur vente à emporter. « On aimerait promouvoir cette solution qui pousse également le consommateur à agir pour l'écologie en ramenant ses produits recyclables dans des points de collecte. Il participe à la démarche », met et avant Pascal Mousset.

La loi anti-gaspillage est loin d'avoir été intégralement mise en œuvre. En janvier 2023, les fast-foods ne pourront par exemple plus proposer de vaisselle jetable pour les repas servis sur place. De nouvelles alternatives devront être trouvées...

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