Les sinistres pour fissures nt augmenté en raison du réchauffement climatique. (illustration) (Michael Krause / Pixabay)
Les conséquences néfastes du dérèglement climatique se multiplient. Dernier exemple en date : l'essor du phénomène de retrait-gonflement des argiles (RGA), provoqué par une alternance d'épisodes de précipitations et de sécheresses intenses, qui fait bouger les fondations des habitations et génère ainsi des fissures sur les murs. Publié jeudi 23 mai 2024, un rapport de l'association Conséquences , spécialisée dans les impacts des changements climatiques, tire la sonnette d'alarme.
Selon l'association, environ 20 millions de Français seraient déjà exposés à un risque de retrait-gonflement des argiles « moyen-fort » . Parmi les régions les plus exposées, on retrouve le Centre-Val-de-Loire (67 % de la population régionale), l’Occitanie (49 %), la Nouvelle-Aquitaine (46,8 %), la Bourgogne-Franche-Comté (44 %), et la Provence-Alpes-Côte-d’Azur (39 %).
Un coût considérable
Depuis 1989, date à laquelle ce phénomène a été pris en compte dans le régime de catastrophe naturelle, 46 694 sinistres « maisons fissurées » ont été reconnus. Leur nombre a progressé de 145 % entre les périodes 1989-2005 et 2006-2022. Une explosion qui atteint même 564 % pour le Grand Est, 314 % pour la Bourgogne-Franche-Comté et 234 % pour l'Auvergne-Rhône-Alpes.
La situation ne devrait pas s'arranger dans les années à venir, bien au contraire. Si les émissions de gaz à effet de serre suivent leur trajectoire actuelle et que le réchauffement des températures s'établit à +2,7 % en 2050, l'association estime que 16,2 millions de maisons se retrouveront exposées à un risque de RGA « moyen-fort » , soit environ 92,8 % du parc français. Le coût annuel des sinistres dépasserait alors les 2 milliards d'euros, contre 726 millions d'euros aujourd'hui.
Une application pour évaluer les risques
Conséquences qualifie cette situation préoccupante de « bombe sociale » , en rappelant que « les litiges entre sinistrés, mairies et assureurs sont courants, générant incompréhension, frustration et colère » . « Les conflits sont souvent liés à la non-obtention du statut de catastrophe naturelle par les communes, ou en raison des divergences d’analyse des facteurs déterminants par l’expert d’assurance ou l’assureur » , explique le rapport.
En partenariat avec la start-up française Callendar, spécialisée dans l'évaluation des risques climatiques, l'association a développé une application permettant d'évaluer le risque d'exposition de sa maison au RGA. Baptisée Risque Maison Climat RGA, elle prend notamment en compte la nature du sol, la structure du bâti et les risques climatiques (comme les sécheresses), actuels et futurs. Elle oriente également les propriétaires vers des solutions pour leurs démarches.
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