Pour 5 à 14 euros par nuit, un saisonnier peut être hébergé dans un internat en Bretagne. Une solution à la crise du logement qui ne fonctionne toutefois pas partout.
Pour les saisonniers, trouver un logement s’apparente souvent à un chemin de croix. Certains en viennent même à dormir dans leur voiture. L’équation est parfois insoluble , créant des difficultés de recrutement pour les entreprises locales en pleine saison. Les Sables-d’Olonne, en Vendée (85) proposent des primes allant jusqu’à 4900 euros pour les propriétaires qui louent une annexe ou un studio à un saisonnier. En Bretagne, une autre solution originale a été trouvée: un retour au lycée. La région propose de loger les saisonniers dans un internat.
Un accord a été conclu avec la région Bretagne pour loger des saisonniers, employés essentiellement dans des entreprises du secteur touristique, dans les 27 chambres inoccupées de l’internat du lycée professionnel maritime Florence-Arthaud, à Saint-Malo, dans l’Illle-et-Villaine (35). Ainsi, du 5 juillet au 26 août, les saisonniers bénéficient d’une solution d’hébergement abordable, le tarif pour une chambre allant de 5 à 14 euros la nuit. Et ils ne sont même pas obligés de vivre dans des chambres à plusieurs, comme au lycée: les occupants ont le choix entre des chambres en colocation (2 à 4 lits) ou des chambres individuelles. Ils profitent d’un espace confortable avec une cafétéria, et d’un parking sécurisé. Les employeurs se voient demander une participation de deux euros par nuit et par bénéficiaire. Qui assure la gestion de l’internat pendant la période estivale? C’est la région qui est propriétaire du lycée construit en 2015 mais elle confie les lieux à la municipalité en juillet et en août. En échange, la mairie doit participer financièrement à la prise en charge des fluides.
Seules 5 chambres sur 30 d’occupées à Dinan
D’autres communes proposent des chambres à la location dans des lycées, désertées l’été: Dinard, dans le même département, qui propose 47 chambres au lycée Yvon-Bourges, et Dinan, dans les Côtes-d’Armor (22), qui met à disposition 30 chambres au sein du lycée Ker Siam. Si à Saint-Malo et à Dinard, le dispositif est une réussite, il ne semble pas rencontrer le succès escompté dans d’autres communes. À Dinan, par exemple, seules 5 chambres sur 30 sont occupées. En 2023, année de lancement de ce concept, encore moins de saisonniers ont élu domicile dans l’internat. Comment expliquer cet échec? Dinan agglomération dressera un bilan à la rentrée pour tenter de comprendre ce désaveu. Le dispositif connaît peut-être ses dernières heures dans la commune. « Les jeunes se décident tard, envisagent plusieurs solutions, cherchent les moins chères », avance le service de presse de la région.
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