Les logements exposés sud ont-ils moins la côte avec les fortes chaleurs ? Les biens dotés d’un système de climatisation sont-ils plus prisés ?
La France a suffoqué sous les effets de la canicule en début de semaine. Et cet épisode de forte chaleur n’est peut-être pas le dernier de l’été. Les acquéreurs qui souffrent de ces températures élevées revoient-ils leurs critères de recherche ? Délaissent-ils les logements exposés sud ? Plébiscitent-ils les rez-de-chaussée réputés plus frais ?
« Les fortes chaleurs n’incitent pas les acquéreurs à venir s’installer chez nous, à Évreux, en Normandie. C’est plus le critère environnemental qui compte. Le côté nature, la tranquillité de la campagne, l’aspect verdoyant et les prix moins élevés sont les critères recherchés par les acheteurs qui veulent venir vivre ici. Je n’ai jamais vu un client qui souhaitait s’installer à Évreux en raison des fortes chaleurs qui sévissent dans d’autres villes », explique Julien Ibarz de l’agence l’Adresse Évreux. Pas de changement de critère non plus à Rennes, pour Guillaume De Vergie, franchisé Laforêt à Rennes. « Ce sont plus les performances énergétiques d’un bien qui entrent en jeu, aussi bien l’hiver que l’été. Quand un logement est bien isolé, on dort mieux la nuit. les acquéreurs préfèrent les biens traversants pour faire des courants d’air mais ce n’est pas nouveau. Les fortes chaleurs n’ont pas accéléré cette tendance », ajoute-t-il.
La clim critère essentiel
Les logements exposés sud sont toujours autant recherchés. « Personne ne me dit qu’il souhaite un logement côté nord à cause des fortes chaleurs. Nous sommes dans une zone où nous n’avons pas de soleil tous les jours. Personne ne me demande non plus de climatisation obligatoire », ajoute-t-il. Les canicules qui sont moins fortes en Normandie n’auraient donc pas d’impact sur les critères de recherche des acquéreurs.
Par contre, dans le sud de la France, même si les habitants sont plus habitués aux fortes chaleurs, les biens sans climatisation sont boudés. « Les acquéreurs veulent avoir la clim dans leur logement. On peut rencontrer des difficultés à vendre un bien s’il n’est pas climatisé ou si on ne peut pas installer la clim pour une question esthétique ou s’il est classé ou si le règlement de copropriété interdit la clim », relève Béatrice Favat, de l’agence l’Adresse la Crau, dans le Var, non loin d’Hyères les Palmiers. « J’ai en tête un exemple récent où un locataire a décidé d’installer la clim et le bailleur a ensuite voulu vendre le bien en question. Le locataire a proposé au propriétaire de racheter la clim et le bailleur m’a demandé conseil. Je lui ai dit de le faire, sans clim on n’aurait pas pu vendre son bien, ça l’aurait dévalué », se souvient-elle.
Xavier Ducamp, franchisé Laforêt à Hyères, affirme que les quelques jours de canicule ne changent rien aux critères de recherche des acquéreurs. « Les acquéreurs s’assurent que l’on peut installer une clim mais ce n’est pas nouveau. Les locaux eux ne recherchent pas d’exposition sud, ils savent qu’ils auront trop chaud mais les gens qui viennent du nord ne se rendent pas compte et demandent une exposition sud. Les acquéreurs contrôlent les risques de sécheresse à cause des fissures mais cela fait longtemps que des ventes peuvent capoter à cause de ce risque, ce n’est pas nouveau ».
Parysatis Peymani, d’Harmony Homes (une société d’immobilier fractionné dans laquelle les investisseurs particuliers et les sociétés peuvent investir à partir de 1000 euros dans des obligations qui vont servir à financer l’achat ou la location d’un bien qui a une activité de gîte et en échange, ils remportent un rendement mensuel et ont la priorité et des tarifs préférentiels sur toutes les maisons de vacances de la collection), cherche activement un logement à Paris pour elle-même. Elle se souvient d’une annonce il y a 3 mois, indiquant rez-de-chaussée au frais. « C’était un argument de vente pour l’agent qui mettait noir sur blanc qu’en période de canicule, le rez-de-chaussée ne devient pas un four comme peuvent l’être les appartements sous les toits ». Parysatis prend en compte le dérèglement climatique dans sa recherche. Elle souhaite impérativement un bien avec une clim, pour sa mère, sexagénaire. À Marseille où Parysatis vit la moitié du temps, trois critères font exploser les prix : les espaces extérieurs, les piscines et la climatisation.
Les maisons neuves prennent de plus en plus en compte le confort d’été. Chez Hexaom, un constructeur de maisons, par exemple, les surfaces vitrées sont minimisées à l’ouest, une ventilation traversante est pensée dès le plan de masse, avec un minimum de deux façades opposées pour chaque logement.
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