L'épargne des ménages a explosé pendant la crise dans la zone euro

information fournie par Boursorama avec Newsgene •06/08/2021 à 16:08

L'Epargne des ménages a explosé en Europe en 2020 (illustration). (Pixabay / Nattanan23)

Durant la crise sanitaire, le taux d’épargne moyen de la zone euro a explosé, jusqu’à atteindre 20% du revenu disponible des ménages. Selon l’analyse du Mécanisme européen de stabilité (MES), le réduire sera l’une des clés de la reprise économique.

En 2020, les Européens ont épargné 1 400 milliards d’euros, ce qui représente près de 12 points de PIB de la zone euro en 2019, rapporte Les Echos . Le taux d’épargne a ainsi grimpé de 7 points pour atteindre 20% du revenu disponible des ménages. Une hausse sans précédent.

45% d'épargne forcée

Au total, le montant supplémentaire d'épargne accumulé pendant la crise a été estimé à 600 milliards d’euros par Angela Capolongo et Michael Kühl, deux économistes du MES (Mécanisme européen de stabilité).

Selon eux, 45% de cette épargne supplémentaire est liée à ce qu’on appelle l’épargne forcée, c’est-à-dire l’argent épargné en raison d’un manque d’accès à la consommation (fermetures des bars et restaurants, voyages limités etc.). Le reste, 55%, représente la constitution d’une épargne de précaution, liée notamment aux incertitudes engendrées par la crise sanitaire.

Un levier important pour la reprise

Les différents pays de la zone euro ont des pratiques d’épargne différentes mais la tendance se vérifie partout. En Grèce, où les ménages ont épargné 2% de leur revenu disponible en moyenne de 2000 à 2019, le taux d’épargne a malgré tout légèrement augmenté pour arriver à près de 3% en 2020. À l’inverse, en Allemagne, ce taux qui se situe en moyenne à 17% s’est envolé pendant la crise à près de 24% du revenu disponible des ménages.

La réduction de cette épargne des ménages de la zone euro est ainsi vue par les auteurs de l’étude comme l’un des leviers les plus importants de la reprise. Si 30 % de cette épargne était consommée d'ici 2022, la zone euro retrouverait son rythme de croissance d’avant-crise dès la fin de l'année.